Ceux-ci ont été déposés, le 8 juillet, au terme d’une enquête de plusieurs mois sur des activités liées à un présumé stratagème à la Ponzi, dont il serait le cerveau.
Cette manœuvre frauduleuse aurait permis de flouer, entre 2006 et 2009, une cinquantaine d’investisseurs pour près de 2 M$ dans un soi-disant projet immobilier en Chine.
«Il ne reste pratiquement plus rien de cet argent-là», souligne le porte-parole de l’AMF, Sylvain Théberge.
Peine minimale
Principal accusé dans cette affaire, M. Bélair est, entre autres, poursuivi pour placement illégal sans prospectus, pratique illégale comme courtier en valeurs et pour transmission d’informations fausses ou trompeuses à propos d’une opération sur titres.
Considérant les montants en cause et la gravité des gestes posés, s’il est reconnu coupable de l’ensemble des chefs qui pèsent contre lui, Sylvain Bélair s’expose à des amendes d’un montant minimal totalisant 697 200 $.
Quant à son présumé complice, Patrick Boisvert, il fait face à 52 chefs d’accusation similaires et une sanction minimale de 194 000 $, s’il est reconnu coupable.
Personnalité bien en vue
M. Théberge rappelle qu’il est plus facile pour une personne jouissant d’un «certain rayonnement» et occupant des «fonctions importantes» d’établir un lien de confiance avec d’éventuels investisseurs, ce qui était le cas de Sylvain Bélair «notamment à Laval», précise-t-il.
Vulgarisateur scientifique à l’emploi du Cosmodôme et du Camp spatial Canada, Sylvain Bélair était un habitué des plateaux de télévision de la Société Radio-Canada et de son réseau d’information continue, où il commentait et analysait l’actualité astronautique en sa qualité de spécialiste du programme spatial américain.
Suspendu avec salaire
Aussitôt les poursuites déposées, le directeur général du Cosmodôme, Marc De Blois, a «suspendu administrativement pour fins d’enquête» son directeur général associé avec salaire, conformément aux dispositions de la Loi sur les normes du travail, en pareille matière.
«Je prends ça très, très au sérieux et j’assume ma responsabilité de préserver l’intégrité et l’image du Cosmodôme», a indiqué M. De Blois.
Ce dernier a toutefois tenu à préciser que les gestes reprochés à Sylvain Bélair ont été commis entre 2006 et 2009, soit avant qu’il ne soit nommé à la direction générale du Cosmodôme, poste qu’il aurait occupé entre 2010 et janvier 2014.
Le nouveau DG, qui ne prévoit pas le retour de M. Bélair à court ni à moyen terme, devrait faire ses recommandations auprès du conseil d’administration d’ici les deux prochaines semaines.
Qu’est-ce qu’une combine à la Ponzi?
Montage financier frauduleux évoquant le nom de Charles Ponzi, un Italo-Américain rendu célèbre par une méga-fraude orchestrée à Boston en 1919, la combine à la Ponzi est une fraude classique, où l’on fait miroiter à des investisseurs des rendements mirobolants.
L’opération consiste à leur verser de faux rendements, ou encore à rembourser ceux désirant récupérer leur investissement, à même une partie des fonds soutirés à de nouveaux clients.
«Les fraudeurs peuvent ainsi donner une fausse impression que l’argent investi rapporte de bons rendements et qu’il n’y a aucun problème pour récupérer son argent», peut-on lire sur le site de l’Autorité des marchés financiers.
Un stratagème de nature à inciter certains épargnants à investir davantage et à convaincre des gens de leur entourage d’y investir à leur tour.
D’ordinaire, les victimes s’aperçoivent de la supercherie lorsque le fraudeur n’arrive plus à recruter assez d’investisseurs pour maintenir le versement de prétendus intérêts . «Il est alors trop tard puisqu’il n’y a plus d’argent dans les comptes», rappelle l’AMF. <@S2>(S.ST-A.)<@$p>