Le candidat pour le Parti au Service du Citoyen (PSC) dans Laval-des-Rapides, Barek Kaddouri, se retire de la formation politique.
Dans une lettre envoyée au Courrier Laval, le 22 août,il explique les raisons de son départ, principalement liées à des «divergences d’opinions et de vision importantes».
«Je me retire du PSC et je suis bien avec moi-même, a-t-il fait savoir en entrevue. Il y avait des divergences d’opinions avec le chef [Robert Bordeleau], et on ne trouvait pas une façon de s’entendre sur la procédure d’un débat.»
Aucun maraudage
M. Kaddouri insiste sur le fait qu’il a fermé les portes à toute tentative de maraudage politique. Le 8 août, il avait également réitéré sa loyauté envers le parti en signant une lettre d’appui envers celui-ci.
«Je lui ai signifié ma loyauté le jour où j’ai été approché. Les candidats peuvent en témoigner», indique-t-il, en mentionnant que certains d’entre eux lui ont fait part de leur sympathie malgré son annonce de retrait.
Vers l’indépendance
L’ex-candidat ne veut pas se rallier à une formation politique pour le moment, et compte laisser murir sa réflexion avant de prendre une décision. Une candidature comme conseiller indépendant est à envisager pour lui.
«Si j’ai à me présenter avec un parti, je vais bien analyser les groupes et ne pas faire l’erreur que j’ai faite d’embarquer sans vraiment connaître la personne. En politique, ça prend de l’écoute et de l’intuition. Si le chef n’a pas ces deux qualités, je n’embarque pas.»
Mouton noir
Celui qui sepercevait comme le mouton noirau sein du caucus du PSC voit dans l’argumentaire du camp adverse une manière d’apprendre.
«Je ne suis pas un yes man, et je ne penche pas la tête derrière un chef, précise l’enseignant de profession. Ce que j’aime, ce sont les débats, et apprendre à partir de ceux-ci. Le “non” est plus pédagogique pour moi que le “oui”. Je veux être dans une association où j’ai une liberté d’amener des idées, quitte à ce que mes idées se fassent battre. Ça ne me dérange pas.»
M. Kaddouri mentionne qu’il ne partage pas la même vision del’expérience politiqueque celle de M. Bordeleau.Il a de nombreuses critiques à faire à son égard, notamment sur le «manque de définition de ses idées», et sur sa perception de l’adversité.
«Quand il a des adversaires, il ne veut rien savoir, lance avec aplomb M. Kaddouri. En politique, on n’écoute pas seulement ceux qui ont voté pour vous. Il faut être à l’écoute de tout le monde.»
Perplexe
En ce qui concerne la plate-forme électorale du PSC élaborée pour une période de huit ans, M. Kaddouri reste perplexe, et y voit-là un signe de mégalomanie. Celui qui s’intéresse à la politique d’ici et d’ailleurs dans la francophonie déplore une certaine «ignorance politique» de la part du chef.
Pas de commentaires
Questionné sur ses réactions concernant le départ de Barek Kaddouri, Robert Bordeleau est resté avare de commentaires. «Notre version à nous, c’est qu’il a été sollicité par d’autres groupes. Il a pris sa décision, et on lui souhaite bonne chance. C’est notre seul message.»
Concernant la place laissée vacante pour le district de Laval-des-Rapides, M. Bordeleau a fait savoir qu’elle serait comblée rapidement.
Lettre envoyée par Barek Kaddouri au Courrier Laval, le 22 août.
«Aux membres de ma famille, mes chers amis(es) et collaborateurs qui m’ont suivi et supporté dans cette démarche citoyenne, je vous annonce que je me retire du PSC Laval pour des raisons de divergences d’opinions et de vision importantes, je suis un homme intègre, de principes et de valeurs. Je veux servir les citoyens dans ce cadre. Un cadre démocratique où les arguments s’affrontent et les individus se respectent. Malheureusement ces conditions ne sont pas réunies.
Je ne suis pas un carriériste ni un opportuniste en politique, pour moi la politique c’est le débat des arguments des uns et des autres. Je n’irai pas en politique pour rentrer dans un faux moule et de museler mon esprit libre, mes principes et valeurs. Ces conditions non aliénables ne sont pas réunies pour le moment.
Je tiens à vous remercier pour votre aide et support toujours présent. C’est très apprécié.
Bien à vous.»