Dès le lendemain, des indices confirmaient que la jeune femme se dirigeait plutôt vers le Moyen-Orient, probablement pour joindre les rangs d’une organisation islamiste combattant pour la guerre sainte, le djihad.
«Quand un corps policier soupçonne une implication autre qui touche la sécurité nationale, le dossier nous est transféré aussitôt, de dire François Gagnon, du service des communications de la GRC. Nous ne ferons aucun autre commentaire. L’enquête est en cours.»
Deux autres Lavallois se seraient aussi envolés vers le Moyen-Orient.
Bilel Zouaidai
Le 26 février, le journal La Presse a rapporté que la police de Montréal enquêtait pour sa part sur la disparition de 6 Québécois âgés de 18 et 19 ans, soupçonnés d’avoir rejoint des organisations extrémistes en Syrie, que ce soit l’État Islamique ou le Front Al-Nosra, via leur première destination, la Turquie. La majorité fréquentait le Collège Maisonneuve.
Le père de Bilel Zouaidai, un résident de Saint-François âgé de 18 ans, a confié au journaliste du quotidien que son fils n’avait jamais montré de signe de radicalisation jusqu’à récemment, notamment depuis son inscription dans des cours de religion et de langue arabe supervisés par le cheikh Adil Charkaoui dans des locaux loués au Collège Maisonneuve, à Montréal. M. Zouaidai affirme avoir interdit à son fils de retourner à ces cours.
En octobre, le père raconte avoir confisqué le passeport de Bilel, mais ce dernier a rapporté l’objet volé au poste de police et a réussi à en obtenir un tout neuf auprès de Passeport Canada. L’homme est persuadé que tout au long de ces démarches, le jeune Lavallois a été manipulé par des adultes contactés, entre autres, par le biais d’Internet.
Au moment d’aller sous presse, le Courrier Laval avait tenté à plusieurs reprises de rejoindre les parents de Bilel Zouaidai afin de faire le point sur la situation, mais sans succès.
Collège Montmorency
Devant cette réalité récente de jeunes étudiants occidentaux recrutés par les groupes de combat islamiques, le Collège Montmorency devrait prochainement émettre un plan de communication afin de prévenir au mieux la chose.
«Cela demeurera très simple, indique Yves Carignan, directeur des Affaires étudiantes au Collège Montmorency, qui a déjà contacté ses semblables au Collège Maisonneuve. Face aux événements des derniers jours, nous sommes certes plus sensibles à la situation. Nous allons aviser nos étudiants de nous prévenir rapidement si un ami change son comportement et devient inquiétant.»
Sinon, M. Carignan mise sur le programme Embrassons la vie à Montmorency, destiné aux 7000 personnes qui fréquentent l’institution le jour et aux 3000 qui le font le soir.
«Nous avons formé 67 employés de tous les secteurs, cadres, enseignants, personnel de soutien, afin de soutenir, aider et accompagner des élèves en difficulté», de préciser M. Carignan.