M. Gauley et Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP), ont exposé la problématique des conditions de travail qui prévalent dans le transport scolaire et de la crise qui pourrait en découler.
«Nous demandons au gouvernement la création d’enveloppes budgétaires bonifiées, mentionne d’entrée de jeu M. Gauley. Ces enveloppes seraient dédiées et fermées afin de financer adéquatement l’augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail dans notre secteur.»
Un comité
Le président du STS a expliqué que ses membres se sont prêtés à un exercice d’évaluation des tâches des conducteurs avec la formation d’une table de travail comprenant des représentants du gouvernement, des associations de transporteurs et des syndicats dans le passé. D’ailleurs, ce comité de travail en est arrivé à la détermination d’un taux horaire à 19,14 $ en janvier 2015, un taux indexé à 19,74 $ en avril.
«En raison de l’inaction du gouvernement à fixer par décret les conditions des conducteurs scolaires, certains d’entre eux voient leurs conditions de travail se détériorer», déplore-t-il.
«À plusieurs endroits dans la province, des chauffeurs travaillent à des conditions misérables avec des taux à 11,25 $ de l’heure, poursuit-il. Ils disposent de conditions de travail dérisoires par rapport aux lourdes responsabilités et à la complexité de leur travail. Il existe de grandes disparités salariales, d’une région à l’autre et d’un employeur à l’autre.»
Piège des appels d’offre
Toujours selon M. Gauley, cette situation cause des problèmes de recrutement et de rétention des chauffeurs. Il mentionne aussi que les conducteurs d’autobus scolaire sont pris entre l’arbre et l’écorce puisque les commissions scolaires lancent des appels d’offres pour retenir les services de transporteurs qui chargeront le moins cher pour le transport des élèves. «Les transporteurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui payent le moins bien leurs salariés. En fin de compte, les conducteurs font les frais de cette pratique avec une baisse de leurs conditions de travail.»
Il ajoute que depuis plus de 20 ans, les conducteurs luttent pour la reconnaissance de leur emploi et l’obtention d’un traitement décent.
«Le rapport du comité paritaire est publié depuis 2015 et on n’a jamais été capables de rencontrer le ministre de l’Éducation pour exiger de lui que Québec adopte un décret. Nous aimerions vraiment rencontrer le ministre Proulx», soutient M. Gauley.
Témoignage
Sylvie Deschênes, ex-conductrice de véhicule scolaire, a livré un témoignage. Celle-ci a quitté son emploi en raison d’une baisse de salaire de 8 % imposée par l’employeur. «La compagnie menaçait de fermer si nous n’acceptions pas la baisse de salaire, insiste-t-elle. J’ai décidé de quitter mon emploi après 17 ans de service parce que mon salaire est passé de 18,95 $ l’heure à 17,43 $.»
Crise en Ontario
Les travailleurs ne sont pas attirés par des emplois sous-payés qui leur demandent de telles compétences et de telles qualifications. «C’est exactement ce qui arrive en Ontario depuis plusieurs années, admet Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP. Cette province vit une crise dans le transport scolaire directement liée aux mauvaises conditions de travail qui sont offertes dans le domaine.»
«En 2016, dans la région torontoise, une soixantaine de circuits de transport scolaire avaient été paralysés par une pénurie de main-d’œuvre causée par les mauvaises conditions offertes dans ce domaine. Cette année encore, une vingtaine de circuits ont été touchés par ce problème récurrent», termine Stéphanie Gratton.
Transport en chiffres
À la Commission scolaire de Laval (CSDL), plus de 22 500 élèves du primaire ou du secondaire utilisent le transport scolaire pour effectuer le trajet entre l’école et la maison. En 2014-2015, c’était près de 320 chauffeurs qui parcouraient chaque jour environ 28 500 kilomètres dans les rues de Laval pour transporter les enfants à bon port.
M. Gauley et Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP), ont exposé la problématique des conditions de travail qui prévalent dans le transport scolaire et de la crise qui pourrait en découler.
«Nous demandons au gouvernement la création d’enveloppes budgétaires bonifiées, mentionne d’entrée de jeu M. Gauley. Ces enveloppes seraient dédiées et fermées afin de financer adéquatement l’augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail dans notre secteur.»
Un comité
Le président du STS a expliqué que ses membres se sont prêtés à un exercice d’évaluation des tâches des conducteurs avec la formation d’une table de travail comprenant des représentants du gouvernement, des associations de transporteurs et des syndicats dans le passé. D’ailleurs, ce comité de travail en est arrivé à la détermination d’un taux horaire à 19,14 $ en janvier 2015, un taux indexé à 19,74 $ en avril.
«En raison de l’inaction du gouvernement à fixer par décret les conditions des conducteurs scolaires, certains d’entre eux voient leurs conditions de travail se détériorer», déplore-t-il.
«À plusieurs endroits dans la province, des chauffeurs travaillent à des conditions misérables avec des taux à 11,25 $ de l’heure, poursuit-il. Ils disposent de conditions de travail dérisoires par rapport aux lourdes responsabilités et à la complexité de leur travail. Il existe de grandes disparités salariales, d’une région à l’autre et d’un employeur à l’autre.»
Piège des appels d’offre
Toujours selon M. Gauley, cette situation cause des problèmes de recrutement et de rétention des chauffeurs. Il mentionne aussi que les conducteurs d’autobus scolaire sont pris entre l’arbre et l’écorce puisque les commissions scolaires lancent des appels d’offres pour retenir les services de transporteurs qui chargeront le moins cher pour le transport des élèves. «Les transporteurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui payent le moins bien leurs salariés. En fin de compte, les conducteurs font les frais de cette pratique avec une baisse de leurs conditions de travail.»
Il ajoute que depuis plus de 20 ans, les conducteurs luttent pour la reconnaissance de leur emploi et l’obtention d’un traitement décent.
«Le rapport du comité paritaire est publié depuis 2015 et on n’a jamais été capables de rencontrer le ministre de l’Éducation pour exiger de lui que Québec adopte un décret. Nous aimerions vraiment rencontrer le ministre Proulx», soutient M. Gauley.
Témoignage
Sylvie Deschênes, ex-conductrice de véhicule scolaire, a livré un témoignage. Celle-ci a quitté son emploi en raison d’une baisse de salaire de 8 % imposée par l’employeur. «La compagnie menaçait de fermer si nous n’acceptions pas la baisse de salaire, insiste-t-elle. J’ai décidé de quitter mon emploi après 17 ans de service parce que mon salaire est passé de 18,95 $ l’heure à 17,43 $.»
Crise en Ontario
Les travailleurs ne sont pas attirés par des emplois sous-payés qui leur demandent de telles compétences et de telles qualifications. «C’est exactement ce qui arrive en Ontario depuis plusieurs années, admet Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP. Cette province vit une crise dans le transport scolaire directement liée aux mauvaises conditions de travail qui sont offertes dans le domaine.»
«En 2016, dans la région torontoise, une soixantaine de circuits de transport scolaire avaient été paralysés par une pénurie de main-d’œuvre causée par les mauvaises conditions offertes dans ce domaine. Cette année encore, une vingtaine de circuits ont été touchés par ce problème récurrent», termine Stéphanie Gratton.
Transport en chiffres
À la Commission scolaire de Laval (CSDL), plus de 22 500 élèves du primaire ou du secondaire utilisent le transport scolaire pour effectuer le trajet entre l’école et la maison. En 2014-2015, c’était près de 320 chauffeurs qui parcouraient chaque jour environ 28 500 kilomètres dans les rues de Laval pour transporter les enfants à bon port.