S’ils saluent le geste des élus d’avoir reporté le vote concernant la vente de 55 % du bois du Trait-Carré, les Amis du Boisé du Souvenir estiment qu’il serait tout aussi «prématuré et mal avisé» de décider au prochain conseil municipal de l’avenir de ce dernier îlot de fraîcheur dans le quadrilatère le plus chaud du centre-ville.
Cela aurait pour effet, jugent-ils, «de court-circuiter le mandat donné aux services municipaux» dans la foulée de l’élaboration des trois plans directeurs liés à la conservation et mise en valeur des milieux naturels, aux parcs et espaces publics et à la foresterie urbaine.
«Le grand rendez-vous du 2 juin dernier a montré l’importance de conserver, au centre-ville, tous les ilots de verdure restants pour rendre possible le développement d’un réseau d’interconnexion reliant les derniers milieux naturels», fait valoir l’une des porte-paroles du groupe, Denise Leahy.
Cette rencontre, à laquelle avaient notamment été conviés les organismes environnementaux, lançait une démarche de consultations sur les actions à prioriser qui se poursuit cet été auprès des citoyens.
Par ailleurs, les Amis du Boisé du Souvenir ne manquent pas de rappeler aux élus qu’ils ont voté à l’unanimité, le 10 juillet, une proposition en appui à la Déclaration d’Edmonton portant sur les changements climatiques et la nécessité de s’y préparer.
Considérant le déclin de la canopée au centre-ville et la nécessité de planifier des mesures d’adaptation à ces bouleversements climatiques, Daniel Desroches note qu’il est «réducteur de limiter le débat actuel à la valeur écologique d’une friche que l’on compare à des milieux d’intérêt à l’extérieur du centre-ville».
Chercheur en éthique de l’environnement et cofondateur des Amis du Boisé du Souvenir, M. Desroches soutient qu’«on doit regarder les choses dans leur ensemble et reconnaître qu’il en va aussi de la santé publique, des bienfaits sociaux, du tourisme, des paysages, etc.».
Rappelons que ce groupe de pression a eu raison, l’an dernier, du projet de parachèvement du boulevard du Souvenir à travers le boisé du même nom.
Dans son communiqué publié le 12 juillet, l’organisme termine en soulignant son étonnement «d’apprendre que le Fonds immobilier de solidarité FTQ persiste à s’associer à l’amputation projetée du dernier ilot de fraicheur du centre-ville de Laval.»