Alors que la question des changements climatiques est sur toutes les lèvres, certains Lavallois et Lavalloises ont décidé de transformer leur façon de consommer, un pas à la fois.
C’est notamment le cas de Mélissa Ohnona, designer d’intérieur et mère de trois enfants d’âge scolaire.
«Il y a quelques années, j’écoutais une entrevue avec Mélissa de La Fontaine et j’ai eu le déclic», soutient celle qui habite Pont-Viau.
Après avoir abandonné les portions individuelles à l’épicerie, Mélissa a arrêté d’acheter essuie-tout et pellicule de plastique.
«On n’a pas besoin de s’équiper de trucs spécialisés pour que ça fonctionne, explique-t-elle. On va se le dire, une assiette sur un bol, ça fait l’affaire.»
L’étudiant en biologie à l’Université de Montréal, Philippe Maisonneuve, a également eu une transition progressive.
Sa première initiative a été de s’inscrire au groupe d’achat d’aliments biologiques et écoresponsables en vrac NousRire. Cependant, il trouve cette avenue assez limitative.
«Puisque les commandes sont aux deux ou trois mois, il y a toujours un moment où tu arrives à la fin de tes réserves et que tu dois aller à l’épicerie», partage-t-il.
Celui qui habite également Pont-Viau remarque aussi l’absence de produits frais. C’est notamment pourquoi Philippe Maisonneuve va occasionnellement dans des épiceries en vrac du côté de Montréal.
Toutefois, les deux citoyens lavallois interviewés sont contents de pouvoir compter sur l’Escale verte, situé à la sortie du pont Viau, dans Ahuntsic, pour remplir leur bidon de produits ménagers, tels que le savon à linge ou à vaisselle.
«Puisque je n’ai pas à les remplir et faire le détour chaque semaine, j’aime utiliser mes propres contenant et les remplir là-bas», explique Mélissa Ohnona.
Réduire et réutiliser
L’achat de seconde main est également une pratique fréquente pour la designer d’intérieur.
«Que ce soit pour les vêtements, la décoration, les jouets, on peut trouver de vrais trésors dans les friperies ou les groupes en ligne», partage Mélissa Ohnona, consciente que certaines populations moins favorisées n’ont pas d’autres options que ces dernières.
Pour sa part, Philippe Maisonneuve, qui est intéressé par les emplois en gestion de l’eau, porte une attention particulière à la protection de l’or bleu.
«Dernièrement, j’ai adopté le bidet et les lingettes réutilisables, avoue Philippe Maisonneuve, en riant. J’en suis bien fier.»
Devant la multitude d’initiatives possibles, les deux membres du conseil d’administration de l’OBNL Alterrenative soutiennent qu’il suffit de trouver chaussure à son pied.
«Il faut comprendre que le zéro déchet n’existe pas, mais qu’on parle plutôt de tendre vers le zéro déchet», soutient Philippe Maisonneuve.
«Il faut être indulgent avec soi-même, confirme Mélissa Ohnona, qui identifie la paresse, le temps et la réalité comme des obstacles considérables. On a plus besoin de millions de personnes qui le font de manière imparfaite que d’une centaine de personne qui le font parfaitement.»