Si vous aviez dit à Steven Finn qu’il aurait la chance de jouer avec Guy Lafleur à un certain moment dans sa carrière, il ne vous aurait pas cru. Conscient de cette opportunité, il se sent tout aussi choyé d’avoir été approché pour corédiger le livre Guy Lafleur et nous qui est disponible au public depuis le 5 avril.
Écrit en compagnie de Pierre Gince, ce volume revient sur la vie du Démon blond par l’entremise de 50 témoignages provenant de plusieurs sphères de la société.
«C’est le quatrième ouvrage de cette série de livres et Pierre a l’habitude de chercher un coauteur qui vient du domaine concerné, précise Finn. Quand il m’a demandé de collaborer, j’ai pris un peu de temps pour y penser. J’ai suivi mon instinct et c’était une décision de cœur de faire cela pour Guy.»
Le Lavallois a joué avec le Démon blond chez les Nordiques de Québec au cours des saisons 1989-1990 et 1990-1991. Dans sa carrière, il a aussi eu la chance d’évoluer avec Mario Lemieux et Wayne Gretzky, mais une aura particulière émanait de la légende des Canadiens de Montréal.
«Guy était le seul qui était déjà au Temple de la renommée quand j’ai joué avec lui, précise l’ancien défenseur. C’était spécial de jouer avec lui à Québec, là où tout avait commencé avec le Tournoi Pee-Wee et les Remparts. Je n’avais jamais vu une telle relation entre un joueur et les partisans, et je ne crois pas qu’on va revoir ça un jour.»
Générosité
Parmi les témoignages, notons ceux de Gary Bettman, Chris Chelios, Yvan Cournoyer, Marcel Dionne, Chantal Machabée, Marc Messier, Claude Meunier, Joe Sakic, Vladislav Tretiak et plusieurs autres.
Même Wayne Gretzky a tenu à s’impliquer en signant la préface de l’ouvrage.
«Nous demandions une période d’environ 60 minutes par témoignage, explique Steven Finn. Ce n’est pas rien, mais ils ont tous dit oui. Wayne m’a même dit qu’il ferait n’importe quoi pour Flower.»
Questionné sur l’entretien le plus marquant pour lui, l’ancien des défunts Voisins de Laval avoue en riant que «c’est la pire question pour moi, car tout le monde a été si généreux».
«C’est sûr que les témoignages de la famille proche étaient particuliers, ajoute-t-il. Nous nous considérons privilégiés qu’ils aient accepté de s’ouvrir. Pierrette Lafleur [la mère de Guy] nous a accueilli chez elle. J’étais assis à la table où Guy mangeait ses céréales le matin. Je voyais l’endroit où son père faisait la patinoire extérieure et le salon où il écoutait la Soirée du hockey avec son grand-père et son père. J’en avais des frissons.»
Il pense aussi au témoignage de l’ancien entraîneur-chef des Canadiens Scotty Bowman.
«Malgré sa réputation d’être dur avec ses joueurs, on voyait qu’il avait beaucoup d’affection et d’amour pour Guy, note Finn. Il nous contait même que les deux se textaient lorsque Guy était dans les derniers moments de sa vie.»
Guy Lafleur et… Steven Finn
Par ailleurs, Steven Finn et Pierre Gince ont utilisé une formule question-réponse dans l’ouvrage afin que le résultat soit le plus près possible des témoignages obtenus. Certains passages ont même été laissés en anglais pour saisir tout le caractère des relations qu’entretenait Guy Lafleur avec ses proches.
À l’image du livre, nous avons ainsi demandé au coauteur: pour Steven Finn, que représente Guy Lafleur?
«J’ai vu jouer Guy quand j’étais ti-cul. Il était le meilleur au monde. Je l’admirais. J’étais comme une groupie dans le vestiaire quand j’ai eu la chance de jouer avec lui. C’était un gars qui s’assumait, en plus d’être tellement fin, humble et humain. Je crois que c’est ce qui fait qu’il a été autant apprécié par le peuple québécois», affirme-t-il.