Bien que les signalements à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) soient en hausse partout dans la province, particulièrement dans la grande région métropolitaine, les fugues au Centre jeunesse de Laval continuent d’être sous contrôle.
Après une vague dépassant 1000 fugues pour l’année 2015-2016, les choses se sont stabilisées, avec 471 en 2017-2018 et 274 depuis avril.
«Tout le monde a joué son rôle, a décrit Sonia Mailloux, directrice de la protection de la jeunesse de Laval. Les règles de sortie ont été resserrées et des sommes significatives ont été octroyées par le gouvernement provincial.»
Autrefois grandes ouvertes, les portes du Centre jeunesse de Laval ne sont désormais débarrées qu’à la présentation d’un carton de permission.
«Quand des enfants sont confiés à un centre de détention, on s’attend à plus de contrôle, a ajouté Pierre-Luc Carrier, vice-président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) Laval. C’est ce qui a été fait.»
Signalements
Le bilan annuel provincial de la DPJ, déposé le 10 octobre, a révélé une augmentation de 5,3 % des signalements à l’échelle du Québec par rapport à l’année précédente. Cela correspond à 96 014 signalements.
À Laval, avec 3243 signalements, on observe une hausse de 9,5 %. Difficile de mettre le doigt sur la cause, selon Sonia Mailloux. «Ça pourrait être en raison de la pauvreté qui augmente ou encore d’une plus grande sensibilisation dans la population.»
La région diffère également de la province pour les raisons principales des appels, que sont les abus physiques et risques d’abus physiques, la négligence et les risques de négligence au Québec.
Par contre, après l’évaluation des demandes, la problématique de négligence reste la plus retenue.
Une autre particularité est le signalement faible par la famille et société, qui correspond à 11,9 % et 5,4 % des appels reçus, respectivement. Dans la province, ces chiffres atteignent 16,1 % et 9,5 %.
Lois changées
La directrice régionale a aussi souligné le projet de loi 99 qui est venu modifier la Loi sur la protection de la jeunesse en octobre 2017. «L’effet n’est pas encore marqué, mais l’impact va être ressenti dans le futur.»
Le projet de loi ajoute l’exploitation sexuelle et le risque d’exploitation sexuelle dans les abus sexuels compromettant la développement de l’enfant.
À noter également l’ajout du terme famille d’accueil de proximité et la préservation de l’identité autochtone chez l’enfant placé dans un centre ou une famille d’accueil.
Personnel
Sonia Mailloux voit un bilan positif. «C’était l’occasion de remercier les intervenants, les gens qui travaillent sur le terrain.»
Elle a affirmé qu’elle a comme priorité les besoins du personnel.
Pierre-Luc Carrier ne doute pas de la sincérité de ces paroles, mais ne considère pas que ça reflète la réalité vécue par les travailleurs.
«Il n’y a pas une semaine qui passe sans qu’on entende une histoire de surcharge de travail ou de personnel non remplacé.»
Le syndicat de l’APTS Laval et le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval sont en négociation pour le renouvellement de la convention collective.