Une belle performance puisque 50 équipages avaient pris le départ de ce rallye de six jours dans le désert du Maroc. «Après la première journée, nous étions 33e, explique Mme Veilleux. Si nous avions su comment ça fonctionnait dès le début, nous aurions obtenu un meilleur classement final. Nous avons réalisé le lendemain qu’il ne fallait pas nécessairement suivre le «road book» à la lettre, mais bien trouver des raccourcis pour se rendre aux balises. Lorsque tu comprends l’importance du hors-piste, tu montes assez rapidement dans le classement.»
Longues journées
Les journées dans le désert étaient longues, de 6h le matin jusqu’à 11h le soir. Deux journées d’autonomie totale avaient été ajoutées à l’édition 2007, deux nuits où les participantes trouvaient le sommeil dans leur véhicule au lieu de dormir au bivouac.
«Je n’ai jamais eu peur dans le désert. Parfois on voyait des maisons de nomades ou des enfants qui surgissaient de nulle part. Et c’est lorsque tu aperçois un troupeau de dromadaires devant ton 4X4 que tu réalises vraiment où tu es!», dit-elle en riant.
L’expérience a été un peu plus difficile qu’elle le pensait, physiquement et moralement. Mais dans le feu de l’action, pas question de se laisser aller à nos émotions… «Nous avons déjanté dans les dunes, changé des roues, perdu le pare-choc avant, défoncé la cage de protection en-dessous du véhicule, mais tu n’as pas le temps d’être découragée. Tu prends ta pelle et tu te débrouilles pour sortir de là parce qu’il n’y a personne pour venir te chercher», explique Mme Veilleux, ajoutant qu’elle et son amie avaient aussi affronté une tempête de sable.
La pauvreté
La Lavalloise a été frappée par la pauvreté des Marocains durant le rallye. Non pas dans les grandes villes, mais dans les petits villages où les enfants s’accrochaient aux camions des participantes.
«C’était dur de voir des petits de 2-3 ans, pieds nus, courir après toi. Je pensais à ma fille dans ces moments-là… Avant d’arriver au Maroc, nous avions acheté des bananes, des pommes et des oranges en Espagne en prévision de nos journées d’autonomie, mais nous avons finalement tout donné. Un jeûne de deux jours n’est rien en comparaison avec ces gens qui n’ont rien à manger.»
Malgré l’exigence du rallye, elle recommande fortement cette expérience aux autres femmes. «C’est une piqûre ! Si j’avais l’argent, j’y retournerais, mais peut-être en quatre roues plutôt qu’en 4X4.»
Interrogée sur le changement que l’événement a opéré en elle, Mme Veilleux mentionne qu’elle est revenue au pays beaucoup plus calme. «Probablement que le stress de la vie quotidienne va me rattraper, mais pour l’instant, je me sens très smooth…»
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