«Il a négocié pour avoir une sentence moins lourde, a analysé Jacques St-Jean, conseiller indépendant de Saint-François et longtemps élu sous la bannière du Pro des Lavallois, le parti politique de Gilles Vaillancourt. On n’a jamais rien vu dans l’ensemble du conseil. [Gilles Vaillancourt] c’était le leader. Ça laisse un goût amer et fait perdre la confiance du public envers la politique. Moi, j’ai fait ce que j’avais à faire dans mon quartier, j’ai toujours été très impliqué.»
Michel Trottier affichait un large sourire avant la conférence de presse du maire Demers. «C’est un grand jour pour les Lavallois et on peut maintenant tourner la page, a-t-il lancé d’entrée de jeu. Il a finalement admis qu’il était un voleur et un fraudeur, ce qu’il n’avait jamais fait avant et ça m’a surpris, connaissant l’arrogance du bonhomme. Je pense aussi qu’il vient de court-circuiter des stratégies de beaucoup d’accusés…»
Sentence bonbon
Pour sa part, Jean-Claude Gobé, chef de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville, était plutôt mécontent de la tournure des événements. «On envoie le message à la population et aux gens qu’on peut les frauder et on s’en tire avec une sentence bonbon et des deals à la sauvette. Avec un procès, on aurait eu une sentence à la hauteur de l’offense, du mépris de la loi et de la trahison. Je suis extrêmement déçu du maire Demers qui se targuait de vouloir faire la chasse aux criminels. Il est complice de ça et c’est inacceptable»
M. Gobé ne croit pas que l’ancien maire purgera l’entièreté de sa peine, soit six ans derrière les barreaux. «On peut l’annoncer, mais la réponse est non! Le dernier rempart de notre société devrait être la justice, mais si les gens n’ont plus confiance, tout s’écroule.»