Le Musée des Enfants de Laval, à qui l’on doit l’événement Sainte-Rose en Bleu, est poursuivi par deux fournisseurs, qui réclament leur dû.
Le producteur lavallois et spécialiste en sonorisation Le Diplomate et la firme sherbrookoise FAE Pyrotechnie se sont tournés vers les tribunaux pour récupérer quelque 70 000 $ de comptes impayés depuis 2011.
Visé par ces poursuites, le président du Musée, Guy Cyr, reconnaît que son organisme est aux prises avec des ennuis financiers depuis deux ans.
Victime collatérale
Le Sainte-Rose en Bleu serait, dit-il, une victime collatérale des allégations de tentative de corruption du maire de Laval auprès de l’ex-ministre péquiste Serge Ménard et l’ex-député libéral Vincent Auclair.
Ceux-ci avaient, en novembre 2010, dénoncé publiquement s’être fait offrir par Gilles Vaillancourt 10 000 $ en espèces pour financer leur campagne électorale respective lors d’élections partielles en 1993, dans Laval-des-Rapides, et en 2002, dans Vimont. «Le scandale des enveloppes nous a affectés considérablement en 2011», explique Guy Cyr, qui a été conseiller municipal du parti du maire Vaillancourt, de 1985 à 1997, dans le quartier de Sainte-Rose.
Selon M. Cyr, cet épisode fort médiatisé aurait conduit au retrait de quatre partenaires du festival, entraînant un manque à gagner de 60 000 $ en commandites en 2011, puis en 2012.
Conservant espoir de les rapatrier un jour, le président de Sainte-Rose en Bleu se garde bien de les identifier.
En 2011, le souper champêtre précédant le traditionnel feu d’artifice (qui a fait relâche en 2012) aurait également subi les contrecoups de cette controverse alléguée liée au financement électoral illégal, impliquant le maire de Laval.
M. Cyr en veut pour preuve l’annulation de réservations de «tables à 2000 $», des entreprises ne voulant manifestement plus être associées à l’événement jugé trop proche de la Ville.
Pour ajouter à son malheur, une «météo exécrable» était venue assombrir les deux derniers jours du festival, édition 2011, privant notamment l’organisation de «20 000 à 30 000 $» en vente de billets pour le feu d’artifices, rappelle le principal intéressé.
Comble de malheur, la Ville de Laval a retiré en 2012 sa contribution de 60 000 $ au Musée des Enfants de Laval.
Devant les tribunaux
C’est en février 2013 que s’ouvrira au palais de justice de Sherbrooke le procès intenté par le président de FAE Pyrotechnie, Jean-Pierre Gagné.
L’artificier cherche à récupérer une créance de 43 000 $ sur un contrat de service de 60 000 $ exécuté en rivière, en août 2011, pour le compte du Musée des Enfants.
Outre le coût des pièces pyrotechniques, le contrat avait nécessité «trois jours de montage, le transport de barges et la location de quais», se rappelle M. Gagné, qui a rejeté une offre de règlement de 17 000 $. «Ça couvre même pas mes dépenses», dit-il.
À la tête de la firme lavalloise Le Diplomate, le sonorisateur Pierre Jean poursuit également le Musée des Enfants de Laval, qui lui doit le plein montant d’un contrat de 25 000 $ signé en 2011.
«Je ne peux pas accepter [une offre de] 16 000 $», déclare celui qui dit avoir déjà consenti pour la cause un escompte de 76 % de la valeur du service rendu.
Préférant ne pas commenter ces dossiers judiciarisés, le producteur du Sainte-Rose en Bleu, Guy Cyr, est à plancher à un plan triennal de redressement, qu’il entend déposer à l’assemblée générale annuelle du Musée des Enfants de Laval, en février 2013.