Après quatre ans de consultation, la première phase du projet de consolidation et de spécialisation de la Résidence Louise-Vachon, qui héberge une cinquantaine de personnes atteintes de déficience intellectuelle, franchit une nouvelle étape avec l’annonce officielle du début des travaux.
«On a recruté une dizaine de firmes en architecture, ingénierie et civil et on va retenir un maître d’œuvre afin d’avoir les plans et devis, avant d’aller en soumission d’ici juin-juillet», a souligné Claude Belley, directeur général du CRDI Normand-Laramée, qui regroupe cinq points de service dans la région, dont Louise-Vachon.
Lors de la conférence de presse qui s’est tenue le 6 février, M. Belley a également rappelé les détails de cette première phase estimée à 4,8 M$. «La première phase concernera la construction de deux condos pouvant accueillir 16 personnes et le lien entre les condos et le bâtiment existant.»
Rappelons qu’à terme, le projet total devrait être constitué de trois nouvelles constructions, deux milieux de vie pour personnes atteintes de troubles graves de comportement, soit 56 usagés et trois places en répit, pour un coût total estimé à 12 M$.
L’approche condos
Bien que le projet ne permettra pas d’accueillir un plus grand nombre de personnes, il offrira aux résidents actuels une plus grande intimité.
«C’est plus qu’une bâtisse ou que de l’hébergement, c’est tout le milieu de vie qui va se développer autour, a expliqué Claude Desjardins, président directeur-général de l’Agence de la santé et des services sociaux de Laval (ASSSL), avant de s’adresser aux employés de la Résidence. C’est grâce à votre créativité et votre expertise que nous sommes arrivés à ce projet nouveau et innovateur.»
Une approche qui modifiera la vie des employés comme des parents, selon le député de Chomedey, Guy Ouellette. «Cela va changer à tout jamais le travail des gens qui œuvrent ici et ça permettra aux parents de retrouver une intimité avec leur enfant. Et on sait que cela n’a pas de prix.»
Recherche
Avec cette modification majeure, qui fera passer la superficie de l’établissement de 4700 à 6300 mètres carrés, le directeur général souhaite y ajouter un centre de recherche.
«On va intégrer un centre d’expertise dédié à l’enseignement et à la recherche», a-t-il ajouté. Une proposition qui va dans le sens de la vision de l’ASSSL, un des bailleurs de fonds. «Les employés d’ici ont développé une expertise pour faire avancer la science et la connaissance en déficience intellectuelle. On souhaite faire des liens avec les universités et l’Université de Montréal vient d’installer un campus à Laval. Cela pourrait devenir un site expérimental et de stage», a spécifié M. Desjardins.
Des parents mécontents
Même si les responsables du projet assurent que l’ensemble sera fait pour améliorer la qualité de vie des usagers et de leur famille, trois parents dont les enfants résident à Louise-Vachon n’ont pas hésité à faire valoir leur mécontentement à la suite de la conférence de presse.
«On ne nous a pas consultés alors qu’on devrait être partie prenante, estime l’un d’entre eux, qui souhaite rester anonyme. On nous a même exclu du comité d’administration.» En entendant ces propos, une mère de famille s’est jointe à la discussion pour faire valoir son mécontentement. «Et les places en répit, on nous les promet depuis 2008», assure-t-elle.
Questionné à ce sujet, le directeur général du CRDI Normand-Laramée a assuré que les parents étaient présents dans toutes les instances stratégiques. «Ils sont représentés au comité stratégique qui suit tout le projet en plus de siéger au comité de gestion des risques et de l’agrément. Pour ce qui qui est du CA [comité d’administration], il y avait neuf candidatures pour six postes et tout a été fait dans les règles de l’art», assure-t-il, tout en rappelant que deux usagers, assistés d’un soutien externe, siègent au comité d’administration.
Claude Belley espère effectuer la première pelletée de terre à l’automne et finaliser le projet global en 2015.