«Je conteste la durée de la sanction, c’est inacceptable, ça fait maintenant quatre mois, c’est suffisant. Faites passer le message afin que je réunisse le plus de monde possible.»
La Lavalloise Jocelyne Potvin a récemment affiché cette annonce sur Internet, espérant dégoter d’autres anciens patients du médecin qui joindraient eux aussi leurs efforts dans la contestation de la sentence de trois ans qui lui a été imposée.
En novembre 2006, le Comité de discipline a reconnu coupable le docteur Vanier d’avoir commis des actes dérogatoires à la dignité de la profession, soit en permettant que s’établisse avec l’une de ses patientes une relation intime comprenant des échanges de cadeaux, dons d’argent, caresses, baisers et relations sexuelles. Les faits se seraient déroulés en 2002. «Jusqu’à maintenant, nous sommes 24 patients du docteur Vanier qui contestons la sentence, et nous croyons que plusieurs autres accepteront d’unir leurs forces aux nôtres, avance Jocelyne Potvin. Nous avons tous essayé de trouver un nouveau médecin de famille mais, dans le contexte de pénurie, c’est impossible. Une sentence de trois ans, c’est exagéré. Nous avons encore pleinement confiance en lui.»
Rare
Du côté du Collège des médecins, on s’étonne de cette démarche peu banale venant de patients d’un médecin radié.
«En temps normal, quand un médecin est reconnu coupable d’une telle inconduite, les patients qui se plaignent le font parce qu’ils jugent la sentence insuffisante, raconte Anne Roy, du service des communications au Collège des médecins. Ce genre de cas où des patients jugent la décision trop sévère est très rare.» «Nous avons conscience que nous sommes dans un contexte de pénurie de médecins, mais il faut comprendre que le Comité de discipline prend ses décisions en vue de protéger les patients, poursuit Mme Roy. Dans le cas les plus lourds, c’est le devoir du docteur Vanier de transférer ses dossiers à d’autres médecins, et il peut contester lui-même la décision.»
La cause de Réjean Vanier est d’ailleurs présentement en attente au Tribunal d’appel.