Le président du comité de retraite du Régime de retraite des employés de la Ville de Laval, Michel Poissant, s’est fait montrer la porte.
Son successeur, Stéphane Boyer, bras droit du maire Marc Demers, remplacera également M. Poissant à titre de conseiller municipal au comité de retraite du Régime de retraite des employés non syndiqués de même qu’au comité de la caisse commune des régimes de retraite de la Ville… le temps d’opérer la transition qui mènera à une nouvelle gouvernance.
Changement
Ces décisions adoptées au conseil municipal, le 8 juillet, découlent d’une autre, prise la veille, modifiant justement la gouvernance du Régime. Ainsi, il a été décidé que «les représentants de la Ville sur les comités de retraite soient désignés par le conseil municipal parmi les participants au régime qui ne sont pas membres d’un groupe pour lequel un certificat d’accréditation a été émis en conformité avec les dispositions du Code du travail».
En clair, cela signifie que les élus et les employés syndiqués ne pourront plus siéger au comité de retraite.
«En posant ce geste, nous réaffirmons notre confiance en nos professionnels, a déclaré le maire Marc Demers tout en remerciant les élus pour leur travail ces dernières années. Cette nouvelle façon de procéder vise à faire en sorte que nous développions à l’interne des ressources fortes et stables porteuses d’une vision à long terme et en mesure de former la relève.»
Transition
Bien qu’adopté le 7 juillet, le Règlement n’entrera en vigueur que lorsqu’il aura été approuvé à la fois par la majorité des participants au régime, Retraite Québec et l’Agence du revenu du Canada.
D’ici-là, les élus en poste le demeurent. Stéphane Boyer retrouvera ainsi ses collègues du comité exécutif, Sandra Desmeules et Ray Khalil.
Le maire a confié à M. Boyer la responsabilité de présider à cette transition, jugeant «important que la présidence du comité de retraite ait une vue d’ensemble de la situation financière de la Ville et des changements institutionnels».
Rappelons que Stéphane Boyer est vice-président du comité exécutif et élu responsable des finances publiques.
Suivant sa nomination, le principal intéressé a indiqué qu’il renonçait à la rémunération annuelle de plus de 20 000 $ attachée à ses nouvelles fonctions. «D’autres personnes en ont plus besoin que moi. Cela est d’autant plus vrai dans le contexte actuel de la pandémie et de la crise économique que nous traversons», a indiqué celui qui versera ses émoluments à un organisme venant en aide aux Lavallois les plus vulnérables.
Amer
De son côté, Michel Poissant n’a pas caché sa déception, lui qui présidait aux destinées du Comité du régime de retraite des employés de la Ville depuis son entrée en politique municipale en 2013.
«C’est avec tristesse que je vais quitter la gang de la Caisse de retraite», a déclaré l’élu de Vimont.
Soulignant des «rendements 1,5 % supérieurs aux indices de marché au cours des cinq dernières années», M. Poissant a fait valoir qu’«une caisse de retraite, ce n’est pas de la politique; c’est 1,5 milliard de dollars qu’on gère».
Par ailleurs, le président déchu, qui a évolué pendant 30 ans dans le monde de la finance, s’explique mal la décision de «sortir les élus de la Caisse de retraite», d’autant que «les élus sont imputables» et que «la Ville investit dans la Caisse entre 30 et 70 M$ par année, dépendant des cotisations d’équilibre», dit-il.
En réplique, le maire Demers cite en exemple Québec et Gatineau où aucun élu ne siège sur les comités de retraite et Montréal, où six des sept régimes de retraite sont exempts d’élu.
En terminant, le conseiller municipal de Marigot, Daniel Hébert, a tenu à rendre hommage à son collègue.
«Depuis 2014, le Régime se positionne dans le premier quartile des Caisses de retraite institutionnelles. L’expertise en placement de M. Poissant a bien servi les employés de la Ville.»