RENTRÉE PARLEMENTAIRE. Dans une rare entrevue depuis son exclusion du caucus libéral, Guy Ouellette avoue vouloir régler ses débâcles en cour avant de considérer un retour dans la formation politique, avec qui il a représenté Chomedey pendant plus d’une décennie.
«Présentement, mes démarches légales, qui touchent ma vie, mon intégrité, ma réputation, commandent que je le fasse, a-t-il résumé. Après, on fera de la politique.»
L’ancien policier a d’ailleurs déposé une poursuite contre le gouvernement du Québec à hauteur de 550 000 $, le 22 novembre, pour atteinte à sa réputation, préjudices et pertes monétaires subies après son arrestation par l’Unité permanente anticorruption, en octobre 2017.
Les mandats de perquisition à son égard ont été invalidés par la Cour supérieure du Québec, le 3 octobre. Le Bureau des enquêtes indépendantes (BÉI) a également ouvert une enquête.
Guy Ouellette, de son côté, espère de l’UPAC une manifestation de remords. «[Jacques] Chagnon l’avait dit: « qu’on accuse ou qu’on s’excuse », a-t-il rappelé. Je pense qu’on est rendu à l’étape des excuses. Quand ces choses-là seront faites, j’aurai à prendre la décision si je redemande à être membre du caucus.»
Ignoré
Son exclusion du parti, sans être une surprise totale, s’est avérée une déception pour Guy Ouellette qui avait envoyé une lettre demandant de repousser ce vote.
«Les gens présents ont pris une décision hors de ma présence même si j’avais demandé à la présidente du caucus de sursoir à cette décision, le temps que je puisse fournir les explications, a-t-il expliqué. Je suis devant un fait accompli.»
Plusieurs heures après la conclusion du rassemblement, Pierre Arcand aurait appelé le député de Chomedey pour lui annoncer la nouvelle.
«Pour lui, il [était] préférable que je nettoie l’ardoise», a indiqué Guy Ouellette, qui dit avoir «entendu ses propos», sans se prononcer à savoir s’il était d’accord ou non avec ceux-ci.
S’il venait à solliciter un retour dans le caucus libéral, ce ne serait pas la première fois puisqu’il s’en était retiré d’octobre à novembre 2017, avant de réintégrer le groupe.
Les députés libéraux de Laval-des-Rapides et Mille-Îles, Saul Polo et Francine Charbonneau, n’ont pas voulu commenter l’exclusion de Guy Ouellette et les recours judiciaires.
Député
Élu pour un cinquième mandat dans Chomedey, le politicien a exprimé son intention d’être présent à l’Assemblée nationale pour le début des travaux parlementaires, le 27 novembre.
«Je vais être le premier à me présenter à [Éric] Girard», a-t-il dit en référence au ministre responsable de la région de Laval.
Dans sa circonscription, l’élu veut s’attaquer à la congestion. «Si y’a quelque chose à faire pour désengorger Montréal, ça va partir à Chomedey, sur le boulevard Chomedey. [Il va falloir] deux entrées vers Montréal.»
Qu’il soit indépendant ou libéral, il a assuré qu’il garderait son rôle pour l’entièreté du mandat. «C’est définitif, a-t-il conclu. Je vais représenter les gens de Chomedey pour les quatre prochaines années.»