Après des mois de réflexion et de consultation, le ministre de l’Éducation du Québec, François Blais, a déposé à l’Assemblée nationale, le 4 décembre, ce projet de loi, qui propose d’abolir les élections scolaires et de revoir en profondeur l’organisation et la gouvernance des commissions scolaires.
L’influence des parents et des directeurs d’école se trouve renforcée et le ministre s’arroge un pouvoir de directives à l’endroit des commissions scolaires.
La réforme vise d’ailleurs à accroître l’autonomie des directeurs d’école. Elle propose de remplacer les conseils des commissaires scolaires par des conseils scolaires composés de parents, de directeur d’école, d’un enseignant, d’un professionnel, de six représentants de la communauté et du directeur général. Ce dernier n’aurait pas de droit de vote.
D’ailleurs, ce volet du projet de loi préoccupe Louise Lortie puisqu’elle craint que la direction générale soit sous l’influence de certains de ses employés.
Questionnement
Mme Lortie estime que le projet de loi soulève de sérieuses questions. «Je n’ai pas de crainte, mais des questionnements. Par exemple, un commissaire ne pouvait pas être un employé de la CSDL, à cause d’un potentiel conflit d’intérêts. Avec ce projet, quatre personnes vont y siéger», stipule Mme Lortie.
«Pour être sur le comité, la personne n’est pas obligée de demeurer à Laval. Une personne provenant de Montréal pourra alors voter une augmentation de taxe à la CSDL. Ça n’a pas de sens», ajoute-t-elle.
La présidente de la CSDL estime qu’il faut mettre ses énergies sur d’autres choses qu’un tel projet de loi.
«Il faut faire réussir les jeunes, en augmentant le taux de diplomation et ce n’est pas en faisant du « brassage » de structure que nous allons réussir cela», ajoute-t-elle.
Des élections à maintenir
La CSDL a multiplié les démarches en envoyant des suggestions par lettre au ministre de l’éducation. Il a d’ailleurs été question de maintenir des élections scolaires.
«Nous avons demandé que les élections scolaires soient tenues en même temps que les élections municipales, afin d’améliorer le taux de participation. On veut trouver une solution en améliorant la participation aux élections scolaires», mentionne-t-elle.
«Nous souhaitons que le ministre Blais donne la possibilité qu’il y ait des commissions parlementaires ouvertes. Nous avons des solutions. Pourquoi défaire les structures? Est-ce que les élèves vont mieux réussir? J’en doute», poursuit-elle.
Un sondage SOM réalisé récemment indiquait que 68 % des Québécois voteraient si les élections scolaires avaient lieu en même temps que les élections municipales. «C’est comme ça partout au Canada et le taux de participation est de quatre à cinq fois supérieur à celui du Québec», a conclu Mme Lortie.
Enfin, il n’est pas question pour le gouvernement Couillard d’abolir la Loi sur les compétences, qui oblige les employeurs d’importance à investir 1 % de leur masse salariale dans des activités de formation.
Composition des nouveaux conseils
6 parents
1 enseignant
1 membre du personnel des écoles
2 directeurs d’écoles
6 personnes de la communauté
Ces personnes, contrairement aux actuels commissaires, ne seront pas rémunérées.
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