Le lundi 3 octobre au soir, les électeurs de Mille-Îles se donneront un nouveau ou une nouvelle député(e).
Élue et réélue au cours des cinq dernières élections provinciales, Francine Charbonneau tirait officiellement un trait sur 16 ans de vie parlementaire le 28 août lorsque le lieutenant-gouverneur a proclamé la dissolution de l’Assemblée nationale.
Invoquant des ennuis de santé, l’ex-députée des Mille-Îles avait annoncé en décembre 2021 qu’elle en était à son dernier tour de piste.
En 2018, Mme Charbonneau avait résisté à la vague caquiste, elle dont la majorité était passée de quelque 8200 – en 2014 – à 1206 voix.
Voici les candidats des six principaux partis qui brigueront les suffrages dans Mille-Îles dans l’espoir de devenir le 8e député à représenter cette circonscription après les Bernard Lachance (1973-76), Guy Joron (1976-81), Jean-Paul Champagne (1981-85), Jean-Pierre Bélisle (1985-94), Lyse Leduc (1994-2003), Maurice Clermont (2003-07) et Francine Charbonneau (2007-22).
Virginie Dufour
La candidate libérale Virginie Dufour tentera de conserver le comté de l’est de Laval dans le giron du PLQ pour un 7e mandat consécutif.
Mme Dufour a été conseillère municipale dans Sainte-Rose et membre du comité exécutif pendant les huit années de l’administration de Marc Demers (2013-2021).
Au cours de cette période, elle a siégé au Comité consultatif d’urbanisme (CCU) et a assumé la présidence du Comité consultatif en environnement (CCE). Elle a notamment représenté la Ville de Laval au CA de Tricentris et de Montréal International.
Aujourd’hui présidente de l’Association québécoise d’urbanisme, Virginie Dufour souhaite porter les valeurs environnementales à l’Assemblée nationale en poursuivant son engagement dans le comté qui l’a vu grandir.
Alors qu’elle était responsable des dossiers municipaux liés à l’environnement, Mme Dufour a donné le ton au virage vert entrepris à Laval en 2013. Ses actions lui avaient valu d’être nommée en 2019 «Élue championne du climat» par la Fédération canadienne des municipalités, rappelle le PLQ.
Elle est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires (MBA).
Julie Séide
Porte-couleurs de la Coalition avenir Québec (CAQ), Julie Séide était conseillère politique du ministre de l’Environnement, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval, Benoît Charette.
Elle en est à sa deuxième tentative avec la CAQ, elle qui avait terminé 2e en 2018 dans la circonscription Bourassa-Sauvé, un bastion libéral montréalais.
Son intérêt marqué pour les sciences, l’innovation et la santé l’a mené à l’obtention d’un baccalauréat en chimie de l’Université de Montréal.
Mme Séide comptait d’ailleurs plus d’une quinzaine d’années d’expérience dans le secteur de l’industrie pharmaceutique au moment de réorienter sa carrière, il y a quatre ans, à la faveur du service public.
Celle qui s’est vu confier divers mandats au sein du gouvernement Legault a également complété un certificat en gestion de projets à l’école de gestion universitaire HEC Montréal.
Parmi les atouts que possède cette mère de deux enfants, le parti souligne ses compétences en santé et son expérience auprès des communautés culturelles.
Michel Lachance
Candidat du Parti québécois (PQ) et militant souverainiste de longue date, Michel Lachance briguera à nouveau les suffrages dans la circonscription qu’il habite depuis 30 ans. Il avait terminé 3e en 2018.
Enseignant à la retraite, celui qui a œuvré pendant 35 ans au collège Saint-Sacrement, à Terrebonne, se dit très préoccupé par le déclin du français à l’échelle de la province comme à Laval. «Il y a urgence d’agir et ce n’est pas la timide Loi 96 du gouvernement caquiste qui nous permettra de protéger notre langue», déclarait-il à quelques jours du déclenchement des élections.
Dénonçant l’intention du gouvernement Trudeau de participer à une éventuelle contestation des Lois 96 et 21, portant sur la réforme de la Charte de la langue française et la laïcité de l’État, M. Lachance y voit un argument de plus pour relancer le projet d’indépendance, le principal enjeu de sa campagne.
Il participe activement aux activités de l’organisme de solidarité internationale Développement et Paix et est impliqué localement auprès de la Popote roulante et du Centre de bénévolat et moisson Laval.
Guillaume Lajoie
Candidat de Québec solidaire (QS), Guillaume Lajoie est membre du parti depuis 13 ans.
Fier indépendantiste, féministe et environnementaliste, il souhaite être un modèle d’action pour ses deux enfants, lui qui milite pour «la justice sociale, l’égalité des chances, la reprise en main de nos leviers économiques nationaux et l’environnement».
Conseiller en relations publiques et relations gouvernementales pour Startup Montréal, une organisation soutenant l’innovation et l’entrepreneuriat, M. Lajoie a particulièrement à cœur les enjeux économiques du Québec et est sensible à la nouvelle réalité des entrepreneur(e)s.
Titulaire d’un MBA, il a également oeuvré auprès d’organisations sans but lucratif (OSBL) actives dans des secteurs ciblant, entre autres, la langue, la culture et l’environnement.
Il a aussi travaillé au cabinet de relations publiques NATIONAL, après ses études de maîtrise en science politique.
En plus de militer pour le transport urbain et actif dans les quartiers de Laval, il veut sensibiliser la population en priorisant des actions citoyennes dans la lutte aux changements climatiques.
Bianca Jitaru
Candidate du Parti vert du Québec (PVQ), Bianca Jitaru détient une maitrise en Génie environnementale – gestion des eaux usées ainsi qu’un baccalauréat en Sciences environnementales de l’Université Concordia.
Elle en est à sa troisième campagne sous la bannière du PVQ. Candidate dans Mille-Îles en 2014, Mme Jitaru s’était présentée dans la circonscription de Soulanges lors de l’élection générale de 2018.
Passionnée par l’environnement et la protection des eaux, Bianca Jitaru place les enjeux liés au rejet des eaux usées non traitées, à l’eau potable ainsi que à la protection des lacs et des rivières du Québec au cœur de son action politique.
À cet égard, le nouveau Plan vert de la formation politique qu’elle représente prévoit des sommes colossales pour régler notamment le phénomène des surverses. À Laval seulement, on recensait en 2020 plus de 2000 déversements d’égout dans la nature, ces rejets survenant essentiellement lors de fortes pluies alors que le débit excède ce que le réseau est capable d’absorber. D’où l’importance d’investir massivement dans la mise à niveau des réseaux d’assainissement, soutient-elle.
Ange Claude Bigilimana
Porte-étendard du Parti conservateur du Québec (PCQ), Ange Claude Bigilimana est ingénieur et conseiller en bâtiments d’origine rwandaise.
Dans un rassemblement partisan plus tôt cet été, il disait avoir «ressenti un appel d’embrasser le changement» dans la foulée des mesures restrictives liées à la pandémie. «Il faut sortir la politique de la gestion de la crise sanitaire», affirmait-il tout en reprochant au gouvernement de «diviser pour mieux régner» sous les applaudissements de sympathisants.
M. Bigilimana a fait ses études collégiales au cégep Montmorency, d’où il est diplômé en sciences de la nature. Détenteur d’un baccalauréat en génie électrique de l’École de technologie supérieure (ÉTS), spécialisé en structure du bâtiment, Ange Claude Bigilimana est chargé de projets à l’emploi de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas en plus d’être propriétaire d’une entreprise d’entretien ménager.
Résidant à Terrebonne, le candidat conservateur veut faire partie de la solution: «Comme on dit si souvent, il faut s’occuper de la politique afin d’éviter que la politique ne s’occupe de nous.»
(N.D.L.R) L’ordre de présentation des candidats a été établi à partir des résultats obtenus dans le comté en 2018 par leur formation politique respective.
Mille-Îles en chiffres
- Superficie : 78,6 km2
- Population totale selon le recensement de 2021 : 60 783 citoyens
- Nombre d’électeurs sur les listes préliminaires : 44 361 électeurs
Aux dernières élections
- La majorité des voix obtenue par la députée réélue Francine Charbonneau (PLQ) en 2018. : 1206 voix
- Taux de participation aux élections de 2018 : 66,5%
Limites du comté
La circonscription des Mille-Îles couvre la pointe est de l’île Jésus jusqu’aux limites des comtés de Vimont et Laval-des-Rapides. Bordée par les rivières des Mille Îles (au nord) et des Prairies (au sud), la circonscription est délimitée à l’ouest par l’autoroute Papineau (A-19), l’avenue Papineau, la ligne à haute tension, la montée Saint-François, l’avenue des Perron et le boulevard Sainte-Marie.
Un peu d’histoire
La circonscription électorale de Mille-Îles est aujourd’hui établie depuis 50 ans. Ceinturée par les deux rivières bordant l’île Jésus dont celle qui lui a donné son nom, elle couvre la partie est de Laval.
Quant à l’origine et la signification du nom des Mille-Îles, voici ce qu’écrit Élections Québec: «Déjà en 1674, les Jésuites font mention dans leurs Relations du «mauvais pays tout inondé parsemé des mil Isles» sur la rivière qui coule au nord de l’île Jésus. Ces mille îles auxquelles font référence les voyageurs sont celles qui constituent l’archipel en aval du lac des Deux-Montagnes, jusqu’à Terrebonne […] La seigneurie qui sera concédée sur ces terres en 1683 à Michel-Sidrac Dugué de Boisbriand prendra le nom Mille-Isles. La rivière qui s’y trouve, anciennement désignée rivière Saint-Jean, sera officiellement nommée rivière des Mille Isles en 1754.»
Bureau de la directrice du scrutin
La directrice du scrutin dans le comté des Mille-Îles est Marie Bouchart d’Orval. Ses quartiers généraux sont situés au Centre Duvernay, 3100, boulevard de la Concorde Est, local 20-A. Téléphone: 514 232-7406.