Selon le sondage Léger mené par le Réseau Québécois pour la réussite éducative (RQRE) dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire (JPS), une majorité de Québécois.es considère que le diplôme est aussi important (59%) et même plus important (14%) qu’avant la pandémie afin d’occuper un bon emploi.
Le sondage révèle toutefois qu’un.e Québécois.e sur cinq croit que le diplôme a perdu de son importance depuis la fin de la pandémie, soit 19% des répondants.
Cette perception est un peu plus élevée (22%) chez les répondants qui ont entre 18 et 35 ans.
Persévérance scolaire
Les résultats du sondage démontrent aussi une certaine préoccupation de la population quant à la persévérance scolaire dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre.
Ainsi, une majorité de la population (71%) est préoccupée par le fait que, dans une période où les entreprises recherchent activement des employés pour pourvoir des postes vacants, les jeunes pourraient être incités à travailler plutôt que de terminer leurs études.
D’ailleurs, plus du deux tiers des Québécois.es (68%) affirment que la conciliation études-travail des jeunes est un sujet qui les préoccupe.
«Après plus de 20 ans à œuvrer à la persévérance scolaire de nos jeunes, nous avons la conviction que le contexte actuel appelle à plus de vigilance, à intensifier les interventions pour favoriser une bonne conciliation études-travail, a déclaré Andrée Mayer-Périard, présidente du RQRE, par voie de communiqué. Nous croyons surtout que c’est en faisant équipe avec les employeurs, les parents, les jeunes ainsi que les acteurs communautaires et scolaires qui interviennent auprès de ces derniers que nous pourrons mettre en place les conditions gagnantes afin que les jeunes puissent accomplir leur travail principal: étudier!»
Conciliation travail-études
À l’approche du dépôt d’un projet de loi qui modernisera l’encadrement du travail chez les jeunes, le RQRE tient à rappeler qu’il est nécessaire de mettre en place certaines balises pour limiter le nombre d’heures travaillées par les jeunes aux études.
Cependant, il sera toujours essentiel de mettre en place des actions qui seront prises en concertation avec le milieu et qui permettront de trouver des solutions pérennes.
Selon les résultats du sondage Léger, travailler durant les études peut s’avérer positif dans certains cas.
Un.e Québécois.e sur trois considère d’ailleurs que le plus grand avantage à occuper un emploi à temps partiel pendant l’année scolaire est de développer le sens des responsabilités et l’autonomie des jeunes (ex æquo à 29%).
Cette perception est plus marquée chez les répondantes qui ont des enfants (35%).
Les Québécois.es croient aussi que le travail à temps partiel pendant les études permet aux élèves d’accroître leur autonomie financière (26%), de se familiariser avec le marché du travail et ses exigences (16%) et d’acquérir des compétences et des connaissances (13%).
«Notre sondage démontre que les Québécois.es voient des avantages à ce que les jeunes occupent un emploi, notamment pour développer leur sens des responsabilités et leur autonomie financière, a déclaré Audrey McKinnon, directrice générale du RQRE, dans la même communication aux médias. Mais ils reconnaissent également qu’il existe des risques. Et ces derniers sont bien réels. Lorsqu’on ajoute 10 heures de travail à une semaine passée à l’école, on est déjà à 45 heures d’occupation, sans parler des études, des loisirs et des temps de déplacement. Nous sommes toutefois rassurés que les Québécois.es.es demeurent sensibles aux risques de créer un déséquilibre qui viendrait nuire à la réussite scolaire.»
Lorsqu’on s’intéresse à la tranche d’âge des 18-34 ans qui ont répondu au sondage, un nombre plus significatif de répondants sont d’avis que le plus grand avantage d’occuper un emploi pendant l’année scolaire est d’accroître son autonomie financière, mais ceux-ci s’inquiètent davantage de la hausse du stress et de la fatigue (31%) que le reste des répondants (24%). (C.P./IJL)