Depuis avril dernier, une bâche blanche recouvre le devant du 308, boulevard Cartier Ouest. Une toile qui cache en réalité le projet de Guy Pierre, sculpteur qui a jeté son dévolu sur un peuplier deltoïde de 110 ans.
«J’ai toujours eu la folie des grandeurs, admet le résident de Laval-des-Rapides. Et lorsque j’ai vu cet arbre dépérir, je voulais le sauver et lui donner une seconde vie.»
Le projet de 12 pieds de haut par 5 pieds de diamètre a nécessité une série d’opérations longues et onéreuses. Après avoir convaincu le Centre jeunesse, propriétaire du terrain, que l’arbre était en fin de vie, Guy Pierre devait trouver des partenaires pour réaliser cette ambitieuse idée.
«Abattre l’arbre et lever la bûche de cinq tonnes n’était pas simple. Heureusement, j’ai trouvé des commanditaires, un émondeur et la Ville.»
La famille
À la seule vue du peuplier, l’artiste souhaitait en faire un hymne à la famille.
Élever la famille, le nom de la pièce, était un thème qui collait parfaitement à l’emplacement initial de l’arbre, soit devant un Centre jeunesse. Ainsi, la sculpture représente un couple de parents de taille «héroïque», qui porte son enfant dans les airs. «Je voulais donner une image positive de la famille. Ainsi, on a l’impression que l’enfant vole de ses propres ailes.»
Un travail délicat…
En plus de la taille de l’arbre, la nature même du bois rend le travail de l’artiste très délicat.
«Plus l’arbre est gros, plus c’est difficile et très long. Mais de toute façon, il faut que la bûche ait le temps de sécher entre deux séances de travail».
Le bois comprenant une très grande quantité d’eau, le matériel risque de craquer s’il n’est pas assez sec. «C’est complexe à travailler, c’est toute une technique.»
…et long
Le sculpteur estime qu’à la fin du projet, en novembre 2012, il y aura consacré plus de 1500 heures.
«Je vais continuer à travailler jusqu’à la première neige, pour reprendre d’ici la fin mars.» En attendant, Guy Pierre espère que cette création trouvera un lieu d’exposition permanent. «J’aimerais la céder dans un endroit public et trouver un commanditaire pour exposer mon œuvre», conclut-il.