Dur début d’année pour les 550 employés du centre de distribution Provigo sis au 2700, ave Francis-Hughes qui ont appris la mauvaise nouvelle ce 7 janvier.
«Ce matin, on leur a annoncé que le centre fermera ses portes d’ici la fin 2021», confirme la porte-parole de Loblaws au Québec, Johanne Héroux, tel que le rapportait La Presse en début d’après-midi. L’entrepôt de Laval, construit au milieu des années 1970, a atteint sa durée de vie utile, explique-t-elle.
Bien qu’elle reconnaisse que ce genre d’annonce provoque «toujours un choc» chez les travailleurs concernés, elle souligne que l’«horizon de pratiquement deux ans permet de voir venir les choses».
Mme Leroux précise que l’entreprise travaillera de concert avec le Syndicat à un plan de transition pour les employés et s’efforcera de replacer ceux qui le désirent ailleurs dans son réseau de supermarchés et de pharmacies.
Si l’on sait que l’entrepôt lavallois fermera de façon définitive à la fin 2021, il est trop tôt pour savoir à quel moment l’employeur prévoir procéder aux premières coupes.
Surprise totale
Du côté du Syndicat des travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), on n’a rien vu venir.
«C’est une surprise totale, indique la représentante nationale du Bureau québécois des TUAC Canada, Roxane Larouche. Les gens accusent le coup. Ils sont vraiment en colère. Ç’a beau être dans deux ans, n’empêche, tu sais que tu perds ton emploi.»
À défaut de pouvoir chiffrer l’âge moyen des travailleurs, elle soutient que la moyenne d’âge est «assez élevée».
Mme Larouche ajoute que la priorité au cours des prochaines semaines sera de «négocier les meilleures conditions de fin d’emploi» pour ses membres, puis d’identifier dans un rayon de quelque 50 kilomètres les entrepôts en recherche de main-d’œuvre.
À cet égard, elle fait valoir que la mise en disponibilité de travailleurs qualifiés sera bien reçue par l’industrie en cette période de pénurie de main-d’œuvre, d’autant que «le taux de roulement est très élevé dans les entrepôts» en raison d’un travail particulièrement exigeant physiquement.
Délocalisation
La dirigeante syndicale déplore la délocalisation de plus d’un demi-millier d’emplois bien rémunérés à la faveur de l’Ontario, rappelant au passage la décision d’il y a quelques années de Sobeys «de garder des travailleurs au Québec» en choisissant d’implanter son nouveau centre de distribution automatisé à Terrebonne.
Considérant que le bâtiment actuellement occupé dans le parc industriel de Chomedey offre «peu de potentiel» aux fins de rénovation, les dirigeants de l’entreprise ontarienne ont préféré s’en remettre à la sous-traitance et ainsi transférer à Cornwall, dans la province voisine, les activités liées à l’entreposage et la distribution des denrées non périssables destinées aux chaînes d’alimentation Provigo, Maxi et Loblaws du Québec et de l’est de l’Ontario.
«Le centre de distribution à Cornwall dessert déjà nos magasins Pharmaprix», mentionne Johanne Leroux. Évoquant à la fois le secteur hautement concurrentiel de l’alimentation et l’automatisation de cet entrepôt, elle affirme que ce nouveau partenariat rendra Loblaws encore plus efficace.