Le Service de police de Laval (SPL) dresse un bilan très positif de l’opération antidrogue d’envergure s’étant déroulée durant la journée du 4 juin, alors que des perquisitions ont été effectuées sur 20 sites dans 12 villes dont Laval.
Appelé projet Affranchir, cette opération a impliqué 235 policiers et mené à 14 arrestations de trafiquants spécialisés, entre autres, dans la drogue de synthèse.
L’enquête a démontré qu’une organisation criminelle structurée et contrôlée par les bandes de motards hors-la-loi (BMHL) œuvrait dans la production, distribution et vente de stupéfiants dans les régions de Laval, Montréal, Rive-Nord, Rive-Sud, Outaouais et Québec.
Les individus interpelés comparaissent aujourd’hui au palais de justice de Laval sous divers chefs d’accusations dont possession de stupéfiants dans le but d’en faire le trafic et possession d’armes prohibées.
Laval et ailleurs
À Laval, l’endroit visé était un logement situé au-dessus d’un commerce de vente automobile situé au 267, boulevard Curé-Labelle, dans Sainte-Rose. «Il est important de préciser que le commerce n’a rien à voir dans notre intervention d’aujourd’hui», soulignait la sergente Geneviève Major, porte-parole du SPL, au moment de l’intervention.
En plus des adresses visitées à Laval et Montréal, les autres étaient situées à Terrebonne, Saint-Lin, Bois-des-Filion, Boisbriand, Sainte-Thérèse, Saint-Eustache, Saint-Jérôme, Sainte-Adèle, Sainte-Anne-des-Plaines et Mille-Îles.
La plupart des corps policiers de ces localités et la Sûreté du Québec ont participé à l’opération.
Drogue, armes et argent
Les policiers ont saisi près d’un kilo de cocaïne, une once de crack et 19 kg de poudre de métamphétamine (poudre permettant de produire 400 000 comprimés), ainsi que 23 000 comprimés.
On a également fait main basse sur une presse à pilules industrielle pouvant produire 40 000 comprimés à l’heure et une presse à kilo de cocaïne.
«À Sainte-Adèle, nous avons découvert un laboratoire clandestin muni de cette presse, la plus grosse que j’ai vu en 26 ans de carrière, de souligner Dany Gagnon, assistant-directeur au Secteur des enquêtes criminelles du SPL. L’endroit était artisanal et sale. Ces gens veulent juste faire de l’argent. Ils ne se préoccupent pas de la santé du public.»
Ce réseau détenait une véritable armurerie alors qu’on a récolté un butin combinant huit armes de poing dont plusieurs étaient chargées, deux armes d’assauts, l’une AR-15 et l’autre de calibre .223, un fusil .12, une veste pare-balle, un silencieux et plusieurs centaines de munitions.
«Il faut savoir que l’AR-15 est une arme de guerre! Continue Dany Gagnon. Silencieux, gilet pare-balles, pourquoi ces gens dont huit avec des armes de poing chargés sur eux, étaient-ils si lourdement armés? Ça en dit long sur leur degré de dangerosité.»
La somme totale de 30 000 $ en argent a finalement été retrouvée sur les différents sites.
Interception frontalière
L’enquête a débuté en février 2018 après une info obtenue de l’Agence des services frontaliers du Canada qui a mis la puce à l’oreille des gens du SPL. Plus de 200 colis contenant près de 200 000 comprimés de Xanax contrefaits, d’une valeur d’un demi-million de dollars, ont été interceptés et saisis à Laval en plus d’un an.
«Durant l’enquête, pendant qu’on réalisait que plusieurs types de drogue partaient de nombreux comptoirs postaux situés sur notre territoire vers les États-Unis, l’Angleterre et l’Australie, on avait pu démontrer qu’on avait affaire à une organisation criminelle», de rappeler la sergente Major.
Notons que le Xanax ou alprazolam est un médicament, appartenant à la classe des benzodiazépines et dont l’effet tranquillisant est anxiolytique.