Étant un grand passionné du voyage, Olivier Chiasson, enseignant à l’école Sainte-Marguerite, dans Laval-des-Rapides, visite des écoles primaires partout sur la planète dans le but de mieux comprendre les systèmes éducatifs d’ailleurs et en apprendre davantage sur la culture de chaque pays.
«Visiter une école, c’est visiter le cœur d’un pays», affirme Olivier Chiasson, chaque fois qu’il raconte l’une de ses aventures.
Le voyage, pour Olivier, a été une manière de sortir des sentiers battus dans un moment de sa vie où il avait perdu la motivation et manquait d’intérêt pour son travail.
«J’ai vendu tous mes biens excepté ma voiture et je suis parti sur un coup de tête pendant un an, explique le Vimontois. Il était important de partir avec une mission en tête parce que je ne voulais pas juste voyager pour voyager. J’ai combiné ma passion pour la vidéo, l’éducation et le voyage dans un projet concret.»
En 2018, ce jeune enseignant a donc décidé de prendre une année sabbatique pour faire le tour des écoles primaires du monde.
Olivier profite de chaque occasion pour apporter du matériel scolaire ou donner des cours de français ou anglais. Une expérience qui lui a permis de créer sa propre entreprise et retrouver sa passion pour l’éducation.
Le projet
«Je travaille dans une école multiculturelle, commente-t-il. Je me suis dit que les jeunes au Québec n’ont pas l’opportunité de voir comment fonctionnent les écoles ailleurs dans le monde.»
Olivier Chiasson a pris la décision d’enregistrer ses visites dans chaque école, créant ainsi un projet multiplateforme qui lui a permis de se faire connaître au Québec.
Des guides pédagogiques, vidéos interactifs, un roman sur le voyage sont quelques projets qui ont été lancés à la suite de sa péripétie.
«J’ai mon petit côté entrepreneur et je suis vraiment content de pouvoir créer du matériel pédagogique créatif, explique-t-il. En ce moment, je viens de publier le premier de 10 tomes du roman Le prof nomade écrit et romancé par Antoine Gervais, un auteur lavallois.»
Apprécier la vie
«Ma vision de la vie a beaucoup changé après cette expérience, raconte le jeune enseignant. J’ai retrouvé la motivation et j’apprécie beaucoup plus le moment présent.
Pour moi, il est essentiel d’apprendre à mes élèves d’apprécier ce qu’ils ont et à ne pas stresser pour des problèmes qui sont banals.»
Le meilleur moyen de pouvoir en apprendre plus sur un pays, selon Olivier Chiasson, est de rencontrer les habitants, de discuter avec eux de leur vie, de pouvoir fréquenter ses écoles et comprendre mieux leur coutume et leur culture.
«Je ne peux pas comparer les système éducatif ici avec celui dans d’autres pays, raconte-t-il. Surtout parce que j’ai visité des écoles plus aisées et d’autres en milieu plus défavorisé. Cependant, je me suis rendu compte qu’on se plaint au Québec de notre système scolaire alors qu’ici on a de très bonnes conditions si on se compare.»
L’enseignant de la sixième année du primaire prévoit visiter d’autres écoles pour aller semer son petit grain de sel.
Coronavirus
Aujourd’hui, Olivier a visité près de 45 pays et 18 écoles primaires. Après avoir eu la piqûre du voyage à l’âge de 15 ans, ce jeune globe-trotteur part à l’étranger chaque fois que sa profession se lui permet.
«Je suis très déçu de devoir annuler mon prochain voyage pour le Sénégal à cause du coronavirus, raconte l’enseignant. J’avais déjà établi le contact et fait une collecte de fonds pour aller visiter deux écoles dans ce pays.»