L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) a énoncé sa liste de demandes au gouvernement fédéral concernant les nombreux ratés du système de paye Phénix, mis en place par les Conservateurs de Stephen Harper, lors d’une manifestation dans le stationnement du pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul, le 27 septembre.
Le premier souhait est une commission d’enquête indépendante sur le sujet. «Nous ne voulons pas mettre les gens en prison, a précisé Yvon Barrière, vice-président exécutif de l’AFPC Québec. Nous cherchons à enlever la culture de non-responsabilité chez les hauts fonctionnaires.»
Pour offrir une solution rapide aux employés qui ne reçoivent pas la paye qui leur est due, l’Association demande la réembauche d’agents de rémunération. «En ce moment, les gens qui travaillent à Miramichi, au Nouveau-Brunswick, doivent gérer 108 conventions collectives, a-t-il décrit. Ça ne fait aucun sens.»
Salaire et indemnisation
En plus des gens qui sont privés de paye, certains obtiennent un surplus qu’ils doivent déclarer. «Le problème, c’est que leur dossier n’est pas prioritaire, a ajouté le vice-président. Avant qu’ils puissent corriger la situation, on leur demande de rembourser par rapport à leur revenu brut. Au final, ils perdent de l’argent.»
L’AFPC aimerait donc un remboursement basé sur le salaire net.
Une partie importante du dossier, mais difficile à mettre en place, reste la compensation des employés qui se sont retrouvés sans salaire ou encore avec un revenu diminué. Yvon Barrière désire que le processus s’active immédiatement. «On ne peut pas être en attente de leur bonne volonté.»
Impact
L’AFPC compte près de 40 000 membres au Québec, dont 5000 à Laval. Pour plusieurs d’entre eux, les défectuosités informatiques ont eu des conséquences bien réelles.
«Un des employés a fait un épuisement professionnel, a raconté Chantal Ouellette, présidente du conseil régional de l’AFPC. Seul chez lui et sans revenu, ça ne fait qu’empirer sa situation.»
Pierre Gauthier, plombier, a vécu une situation semblable quand, de retour d’un congé de maladie, il s’est retrouvé sans paye pendant six mois consécutifs. «C’est choquant, humiliant de savoir qu’on a droit à sa paye mais qu’on ne la reçoit pas, a-t-il dit. Certains ne font même plus les démarches pour obtenir leur prime parce que ça ne vaut pas la peine.»
Le système Phénix est en place depuis février 2016, occasionnant de nombreux problèmes depuis.