Atteint d’une dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), le Lavallois Nicolas Reny s’est qualifié pour la Coupe des Amériques de soccer en fauteuil électrique, tenue à Rio de Janeiro, du 5 au 9 août.
«Ça m’a fait plaisir d’être choisi parmi plusieurs joueurs», commente le résident de Sainte-Rose.
Si le sport lui a permis de voyager à Vancouver, au Vermont et dans le New Hampshire, ce sera sa première expérience au sud des États-Unis. «Face à l’inconnu, j’ai un petit stress, raconte-t-il. Nous allons arriver deux jours avant la compétition et partir deux jours après, mais nous n’aurons pas beaucoup de temps pour visiter.»
Pour la compétition, trois joueurs du Québec et deux d’Edmonton feront équipe. «On ne joue pas souvent tous ensemble, mais ce ne sont pas des inconnus», dit-il en référence aux deux joueurs d’Edmonton.
L’entraîneur, Pierre Seguin, gère également les séances de l’Équipe du Québec, où évoluent les trois membres de la province.
Deux équipes
La DMD est une maladie dégénérative qui bloque la production de dystrophine, essentielle au développement musculaire. Le sport n’était donc pas une option aisée pour Nicolas en grandissant.
Il a découvert le Powerchair soccer au Centre de réadaptation Lucie-Bruneau sur l’invitation d’une travailleuse sociale. S’il s’agissait du premier sport qu’il essayait, il est rapidement tombé sous le charme de l’esprit d’équipe.
«Sans le support de ma famille, je ne pourrais pas voyager autant pour le sport.»
– Nicolas Reny
«J’ai toujours été un compétiteur, explique-t-il. J’adore aussi le hockey et les sports d’équipe.»
Son travail d’agent d’accueil aux glaces communautaires de la Place Bell lui a d’ailleurs permis de rencontrer plusieurs athlètes de haute performance, dont Charles Hamelin, Vincent Damphousse et Marie-Philippe Poulin.
Actuellement, il évolue dans l’Équipe du Québec, en compagnie des deux autres qualifiés, Caroline Seguin et Émilie St-Denis Laroche, ainsi que dans Juni-Sport, s’entraînant à chaque semaine au cégep Marie-Victorin.
Polyvalent
Le Powerchair soccer se joue à quatre contre quatre, dont un gardien de but, deux ailiers et un centre. Le ballon, qui occupe deux fois plus d’espace qu’un ballon régulier, est frappé à l’aide d’un pare-choc installé devant le fauteuil des joueurs.
Deux périodes de 20 minutes sont disputées pendant lesquelles les équipes tentent de compter dans un filet réglementaire. «Autrement, il s’agit de règlements semblables au soccer, complète l’athlète de 30 ans. Il y a des arbitres, juges de ligne, cartons jaunes et rouges.»
Habituellement ailier, le joueur considère qu’il possède une bonne vision du jeu et un style assez offensif. Quant à ses partenaires, il a appris à connaître leurs forces lors d’entraînements communs. «Émilie évolue avec moi à Juni-Sport, renchérit-il. Elle est une excellente gardienne de but. Elle est également très rapide. Avec Caroline, elles sont excellentes en défense, surtout lorsqu’elles jouent ensemble.»
Parmi les équipes à surveiller, on compte les États-Unis, qui ont perdu en finale de la Coupe du monde de 2018. L’équipe de France, championne, est également très performante.
«Quand je vois des joueurs supérieurs à moi, j’essaye de reproduire ce qu’ils font, affirme l’athlète. Je suis confiant dans mes moyens. Ça devrait bien aller.»
Financement
Dans un sport plus méconnu, les subventions sont rares. Excluant les quelques bourses pour le sport adapté, aucune aide financière ne permet de voyager. «De plus, les voyages sont dispendieux car il faut des accompagnateurs pour chacun des joueurs», ajoute Nicolas Reny.
Pour amasser un peu d’argent pour les athlètes québécois, un repas à la cabane à sucre est organisé le samedi 13 avril, à la ferme Aux Vieux Chênes, situé au 2, rue du Panorama, dans Saint-François. Billets au https://qc.tixigo.com/TO/BBT?id=40005FB0 ou https://qc.tixigo.com/TO/BBT?id=60005FB0