À Laval, le maintien des projets d’infrastructure tels que prévus au programme triennal d’immobilisations (PTI 2020-2022) est au cœur du plan de relance économique.
«Tous les paliers vont devoir faire un effort», reconnaît le maire Marc Demers en entrevue au Courrier Laval.
S’il espère une aide des gouvernements supérieurs, il n’en prêche pas moins par l’exemple en gardant le cap sur les investissements municipaux. Un tel choix est possible grâce à la marge de manoeuvre qui se dégage de la situation financière avantageuse de la Municipalité.
Travaux
«Je suis confiant qu’on puisse maintenir à 70 % le taux de réalisation de notre PTI, voire même l’améliorer», dit-il non sans rappeler qu’historiquement, sous l’ancienne administration, ces travaux d’infrastructure n’étaient réalisés qu’à hauteur de 40 %.
Mine de rien, ce programme totalise 1,1 milliard de dollars sur 3 ans, dont 336 M$ cette année. Un peu plus de la moitié de cette somme sert à développer de nouvelles infrastructures, notamment les réseaux routier, cyclable et piétonnier de même que les réseaux d’égout et d’aqueduc. La balance est consacrée à la protection et la réfection de l’actif existant et le soutien opérationnel.
En créant de l’emploi, les investissements publics contribuent directement à la reprise de l’économie, soutient le maire.
Embauche
Dans le même esprit, l’administration Demers entend aller de l’avant avec son programme d’embauche qui, en début d’année, prévoyait l’ajout de 187 postes équivalent temps complet.
«Si on veut être très présent et stimuler l’économie, il faut qu’on ait une armée, une main-d’œuvre la plus complète possible […] Alors, pour l’instant, il n’y a pas de gel de prévu. Si la situation change, si les gouvernements ne sont pas présents ou changent d’orientation, on s’ajustera», affirme Marc Demers, ajoutant que ses décisions servent avant tout «l’intérêt de la communauté lavalloise».
Essentiellement, les groupes visés par ces embauches projetées avant la pandémie sont les professionnels et employés administratifs (55), les cols bleus (42), les cadres (31), les employés de bureau (30) et le personnel récréatif et culturel (13).
Dynamisme économique
Aujourd’hui, le maire n’a qu’une idée en tête: «… que l’économie lavalloise retourne où elle était [avant la crise] le plus tôt possible».
M. Demers ne manque pas de rappeler que Laval affichait «l’une des économies les plus dynamiques» jusqu’à ce que la COVID-19 ne plonge le Québec entier dans un coma artificiel, le 24 mars.
À cet égard, un bilan publié récemment par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) dénombrait au premier trimestre pas moins de 23 chantiers de plus de 20 M$ pour des investissements totaux de 2,8 milliards de dollars, à Laval.
Grands projets
Quant aux grands projets figurant au PTI 2020-2022, la crise actuelle n’aurait aucun impact sur le calendrier prévu, assure M. Demers.
«On poursuit nos projets», dit-il, soulignant au passage que ceux-ci ne sont pas tous à l’étape de réalisation.
En clair, la planification prévoit des investissements de 15 M$ pour l’année en cours pour un total de 360 M$ sur un horizon de 3 ans.
On pense ici, entre autres, aux complexe aquatique, centre de biométhanisation, centre de service de proximité de l’Est, poste de gendarmerie dans l’ouest, pôle communautaire Val-Martin et à la caserne de pompier dans Laval-Ouest.
«S’il y a un projet qui pourrait être retardé, c’est celui du centre animalier», mentionne le maire tout en précisant que les Municipalités environnantes qui avaient déjà manifesté un intérêt pour un éventuel partage de services ne sont plus intéressées.
Cela dit, le projet de centre de services animaliers avait été retiré du programme triennal d’immobilisation (PTI) en 2019.