Pour la première fois depuis qu’il a déménagé troupe et école boulevard Saint-Martin, en 2016, le Ballet Eddy Toussaint pourra compter sur un corps de ballet entièrement formé de ses élèves pour ses représentations du célèbre Casse-noisette à la Maison des arts de Laval.
«Ce changement a été formidable pour nous, de s’exclamer Eddy Toussaint dans les bureaux du Courrier Laval. Laval est une ville fabuleuse qui vient de nous reconnaître comme organisme. Je crois sincèrement qu’il y avait un besoin pour un groupe comme nous, avec la force de la méthode Vaganova qui fait encore aujourd’hui ses preuves.»
«Il y a maintenant 35 ans, j’ai voulu offrir un Casse-noisette où les enfants ne s’endorment pas!»
– Eddy Toussaint
Relecture d’un classique
Les 20 et 21 décembre, le public pourra découvrir l’approche originale du Casse-noisette imaginé par Eddy Toussaint en 1984, avec l’aide de gens de l’Université de Sherbrooke.
«La partition de Tchaïkovski est très belle, mais un peu longue, ce qui fait que je voyais plusieurs enfants s’endormir, raconte celui qui enseigne encore les ballet et ballet-jazz, un style qu’il a créé avec Eva von Gencsy, à 74 ans. J’ai développé une approche différente sur le plan du synopsis où Clara demeure une ballerine du début à la fin et plutôt que d’être appelé au royaume des bonbons, elle atterrit sur une autre planète, y rencontrant différents extra-terrestres.»
«Notre spectacle est plus axé vers le divertissement des jeunes, l’interaction avec le public, que sur les grands décors d’envergure», ajoute Timothy Tompkins, danseur étoile et professeur à la compagnie de danse désormais installée dans Chomedey.
Vedettes locales
Le chorégraphe prend fierté à ce qu’un élève des tout débuts de son école en sol lavallois, Louis-Philippe Laurendeau, assure maintenant le rôle important de Drosselmeyer, le parrain de Clara, dont le rôle-titre sera assuré par la danseuse québécoise Paola Bergeron.
«Louis-Philippe Laurendeau est grand, souple et bien servi par son passé de gymnaste, souligne Timothy Tompkins. Quant au personnage de cavalier et prince que j’incarne, je lui donne une certaine noblesse et masculinité pour montrer aux garçons que le ballet n’est pas efféminé mais bien viril. IL y a une grande notion de performance physique.»
«La pénurie de garçons en ballet est mondiale, précise Eddy Toussaint. J’ai appelé des amis aux États-Unis et République Tchèque pour en recruter afin e compléter notre production, et ils vivent la même situation. N’empêche, on espère développer à Laval une institution qui va servir aux jeunes et moins jeunes encore longtemps après que je ne sois plus là.»
Hommage à Piaf
Notons qu’après ce classique du temps des fêtes, la compagnie lavalloise consacrera ses énergies à monter la première lavalloise de La Vie en rose, inspirée de la vie et l’œuvre de la célèbre même de la chanson française, pour le mois de mars prochain.
Eddy Toussaint a créé cette œuvre il y a 15 ans avec le Ballet du Bolchoï avant de tourner à Moscou et aux États-Unis. À la Maison des arts, ce sera la première danseuse de l’Opéra de Moldavie, Natalia Korotkova, qui dansera le rôle d’Édith Piaf sur scène. L’artiste habite désormais le Québec.
Le Ballet Eddy Toussaint présente le ballet «Casse-noisette», musique de Tchaïkovski, chorégraphie d’Eddy Toussaint, les 20 (19h) et 21 (14h) décembre, à la Maison des arts de Laval (1395, boulevard de la Concorde Ouest). Information: 514 383-9204 ou info@balleteddytoussaint.org.