Lors d’un point de presse tenu à l’Écocentre de Laval, le maire Stéphane Boyer a annoncé le déploiement de plus de 200 employé.e.s municipaux dans les rues afin d’accélérer le nettoyage des rebuts suite aux pluies diluviennes du vendredi 9 août.
Pour le maire, l’urgence du moment réside dans la collecte des encombrants.
Une première flotte de camions a été déployée le lundi 12 août, mais «ce n’est pas suffisant. […] Ça prend beaucoup de temps, chaque collecte, chaque maison a beaucoup de résidus, donc c’est très long pour les employés de tout ramasser. Le dépotoir est loin. Il y a de l’attente, jusqu’à deux heures pour pouvoir déposer les matières dans les dépotoirs».
En l’espace d’un week-end, 8900 appels ont été placés au 311 ou au 911, illustrant l’ampleur de la crise.
Plan de match
À partir du jeudi 15 août, plus de 200 cols bleus sillonneront les rues de la municipalité équipés de camions 10 roues, chargeuses et conteneurs pour ramasser les déchets accumulés devant les résidences de la région.
Pour réaliser l’opération, des contrats ont été conclus avec sept entreprises privées, augmentant la flotte lavalloise à près d’une centaine de camions.
Les rues les plus touchées par le sinistre seront priorisées, mais le maire affirme que la Ville va «continuer tant et aussi longtemps qu’il va rester des déchets».
Les citoyens sont invités à continuer leurs travaux et à sortir les encombrants devant leur demeure afin d’éviter des problématiques de santé liés à la présence de moisissure.
Pour accélérer l’Opération grand nettoyage, la Ville de Laval utilisera, en plus des dépotoirs des municipalités voisines et écocentres, ses dépôts à neige pour disposer des déchets.
«On va pouvoir faire le transbordement plus tard, explique le maire. Ça va nous permettre de gagner de précieuses heures dans ce moment critique.»
Autres mesures
Toujours à des fins d’efficacité, la Ville a augmenté le volume de déchets autorisé dans ses écocentres et ajouté du personnel pour faciliter l’accès et la fluidité.
Les abris d’auto hivernaux installés de façon temporaire pour abriter les meubles et objets sont exceptionnellement tolérés, dans la mesure où ils sont utilisés à cette fin.
Pour les propriétés résidentielles, aucun permis n’est requis pour la remise en état d’un sous-sol. Pour les bâtiments d’autres types, un permis n’est pas requis pour les travaux normaux d’entretien et de remise en état.
Par voie de communiqué, la Ville, ajoute que «les demandes plus complexes nécessitant l’obtention d’un permis seront analysées et traitées en priorité par les équipes du Service de l’urbanisme».
En termes d’assistance financière, le maire réfère ses citoyen.ne.s aux compagnies d’assurances ou au programme d’Aide financière lors d’une inondation ou d’un autre sinistre du gouvernement du Québec. Cependant, ce dernier ne couvre que les dommages engendrés par un débordement de rivière pour le moment.
Si un citoyen juge que les dommages à sa propriété ont un lien avec des travaux effectués par la Ville, le maire l’invite à compléter une réclamation.
La Direction générale de la Ville va également étudier la possibilité de mettre en place un programme d’aide aux sinistrés suite au passage de la tempête Debby.
Événement historique
Selon les dires du maire, les plus grandes précipitations que Laval a connu oscille autour des 90 millimètres. C’était le cas avant vendredi dernier du moins où ce sont plus de 175 millimètres de pluie qui sont tombés sur la région, principalement concentrés en une période de quelques heures en soirée.
La municipalité estime que les inondations découlant des relents de la tempête Debby sont 10 à 15 fois plus importantes que celles de 2017 et 2019, elles qui étaient déjà anormalement élevées.
«L’ampleur de cette catastrophe naturelle n’était pas prévisible, martèle Stéphane Boyer. Il n’y a aucune infrastructure municipale qui aurait pu accueillir autant d’eau en aussi peu de temps.»
Somme toute, le maire de Laval se déclare satisfait du travail fait par son équipe tout en soulignant que les investissements en infrastructures continueront d’accroître pour pallier la présence accrue d’événements météorologiques, ce qui témoigne selon lui de l’urgence du réchauffement climatique.
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