Le gouvernement Legault a annoncé hier une augmentation de la taxe spécifique sur les produits du tabac de 8$ par cartouche de 200 cigarettes, et ce, sans anticiper les impacts négatifs qu’une telle augmentation peut entraîner.
«Nous comprenons que le gouvernement du Québec souhaite implanter des mesures supplémentaires afin d’atteindre son objectif de réduction du taux de tabagisme à moins de 10% d’ici 2025, mais nous sommes déçus de la stratégie adoptée pour y arriver, a déclaré le vice-président des affaires juridiques et externes chez Imperial Tobacco Canada, Éric Gagnon, par voie de communiqué. Imposer des chocs tarifaires comme celui-ci aux consommateurs dans le contexte économique actuel ne fera que les inciter à se tourner vers les produits de contrebande non taxés et non réglementés, alimentant ainsi une industrie gérée par le crime organisé.»
Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard a déclaré que la stratégie consiste à augmenter le prix afin de réduire la consommation.
Il a pourtant été prouvé à maintes reprises dans le passé que l’augmentation abrupte des taxes a une incidence directe sur l’augmentation de la contrebande de tabac.
Après 10 ans de stabilité au Québec, une telle augmentation ne peut que stimuler le commerce illégal même si Imperial Tobacco reconnaît que le gouvernement a fait un meilleur travail de lutte contre la contrebande de tabac au cours des dernières années.
«Prenons seulement l’exemple de la Colombie-Britannique. Après avoir augmenté de 44% la taxe sur les produits de tabac depuis 2017, le taux de contrebande de tabac a triplé, laissant les citoyens avec un problème de sécurité publique sur les bras. Pour éviter d’atténuer les efforts déployés pour réduire la contrebande au Québec, le gouvernement aurait dû préconiser une taxation progressive et modérée, contrairement à une approche drastique telle que celle annoncée aujourd’hui», poursuit M. Gagnon dans la même communication aux médias.
Afin de supporter sa Stratégie pour un Québec sans tabac 2020-2025 et atteindre plus rapidement sa cible, le gouvernement devrait considérer d’informer les fumeurs sur les alternatives moins nocives pour leur santé tels que les produits de vapotage.
En effet, Santé Canada a récemment déclaré que de «passer au vapotage de la nicotine est moins nocif que de continuer à fumer des cigarettes».
Le gouvernement du Québec devrait donc s’assurer que les produits de vapotage demeurent abordables et accessibles afin d’encourager les fumeurs qui ont de la difficulté à arrêter avec les moyens conventionnels, de se tourner vers ces produits, tout en s’assurant qu’ils ne soient pas accessibles aux mineurs.
«L’acceptation des produits de vapotage comme une alternative moins nocive à la cigarette est une solution simple, qui a déjà prouvé ses bienfaits sur la santé publique dans de nombreux pays. Nous espérons que le gouvernement du Québec prendra en considération l’impact positif que peuvent avoir ces produits dans la lutte contre le tabagisme et ainsi atteindre son objectif de réduire le taux de tabagisme au Québec» a conclu le vice-président des affaires juridiques et externes chez Imperial Tobacco Canada. (É.B./IJL)