:«Les agressions sexuelles et tout ce qui est arrivé dans les résidences de l’Université Laval à Québec est déplorable, désolant. Évidemment, nous espérons que ça ne se produise jamais à Montmorency», insiste-t-il.
Encadrement
M. Carignan affirme que les étudiants du Collège Montmorency sont comme ses enfants. «J’agis en bon père de famille et je m’assure que tout le monde est bien traité et en sécurité, lance-t-il. Il faut être à l’affût, les accompagner et donner des outils aux jeunes. Ma priorité est de leur offrir un bon encadrement.»
Il admet que les portes des résidences qui accueillent 280 étudiants sont toujours barrées et plusieurs caméras sont installées. «Un gestionnaire privé assure la sécurité et la gestion des résidences», mentionne-t-il. «Au risque de me répéter, nous ne sommes pas à l’abri de tels événements. J’invite les étudiants à être prudents et s’assurer de ne laisser entrer aucun étranger», poursuit-il.
Il est en communication fréquente avec les policiers. «Nous travaillons ensemble sur la sensibilisation et la prévention. Plus de 10 000 étudiants fréquentent le Collège Montmorency, c’est comme une grosse ville.»
Au fil des ans, le Collège a mis de nombreuses mesures en place, dont un Club d’écoute et d’entraide composé d’une quarantaine d’étudiants, à grande majorité du programme psychosocial. Cette équipe organise notamment les thématiques de sensibilisation.
«Ils sont nos yeux et nos oreilles. Ils vont souvent dans les salles d’eau où on retrouve certains étudiants déprimés», mentionne-t-il.
Code de vie
Le Code de vie est appliqué à tous les étudiants même en résidences. On y retrouve les différents règlements allant jusqu’au renvoi.
Depuis l’automne 2013, tous les cas difficiles sont répertoriés, permettant ainsi des campagnes de prévention. M. Carignan compte sur une équipe de 25 professionnels pour l’aider. «Nous sommes comme une super clinique avec des psychologue, orthopédagogues, etc.»
À l’hiver 2016, 80 cas problématiques ont été compilés à l’établissement du boulevard de l’Avenir. Ces étudiants ont été rencontrés par les autorités. De ce nombre, 44 ont signé des contrats et 7 étudiants ont été suspendus, dont 4 n’avaient pas suivi les règlements dans les laboratoires.
«Les motifs d’intervention vont du comportement inapproprié, à la consommation de substance illicite, en passant par la fraude, harcèlement, et bien d’autres. Je les rencontre tous», admet celui qui campe également le rôle de préfet de discipline.
Code d’éthique et de conduite
Outre le Code de vie, un Code d’éthique et de conduite est en vigueur depuis juin 2015. Cette formule unique au Québec s’applique à tout le personnel de la Direction des affaires étudiantes et des relations avec la communauté.
«Il a pour but de baliser et d’encadrer nos actions au quotidien, souligne-t-il. Les normes qui en découlent sont le résultat d’un raisonnement éthique qui incite le personnel à porter un jugement constant sur ses comportements.
«Ce Code doit être signé par tous annuellement. C’est une assurance qualité pour notre population étudiante», enchaîne celui qui a sous sa férule 350 employés.
Enfin, le conseil d’administration a adopté un règlement pour pouvoir compter sur un ombudsman. Ses services seront accessibles à tous les membres de la communauté qui fréquentent le Collège Montmorency et seront déployés en août 2017. «Ce sera le premier collège au Québec à offrir des services d’ombudsman.»
Aucune initiation
Dès son arrivée au Collège Montmorency en 2008, le directeur des affaires étudiantes et des relations avec la communauté, Yves Carignan, a fait des initiations son cheval de bataille.
Grâce à la collaboration de l’Association générale des étudiantes et étudiants du Collège Montmorency (AGEM), aucune initiation n’est autorisée depuis 2009.
Toutefois, les activités d’intégration qui facilitent une meilleure connaissance des lieux et des ressources sont permises. La tenue de toute activité sociale, sportive ou culturelle sur les lieux de l’établissement doit être approuvée par les autorités du Collège et doit se dérouler conformément aux modalités établies.
«Il y avait beaucoup de débordement dans les initiations. J’ai eu la chance de travailler avec l’Association des étudiants», termine M. Carignan.
Cas difficiles
Automne-2013: 76
Hiver-2014: 37
Automne-2014: 29
Hiver-2015: 41
Automne-2015: 91
Hiver-2016: 80