Les témoignages de neuf pères et mères en support à Mieux-Naître à Laval (MNL) ont été livrés lors de l’assemblée régulière du conseil d’administration du centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval, le 14 juin, à l’auditorium Réal-Dubord de l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé.
Son organisme toujours menacé de disparaître par le manque de financement, Lysane Grégoire, directrice générale de MNL, a amené la cavalerie: de nombreux parents insatisfaits des services disponibles en périnatalité, prêts à dévoiler leur histoire aux conseillers présents.
Réunis dans la salle avec bébés en bandoulières ou poussettes, ils ont décrit leur situation tour à tour, rappelant l’importance des services offerts par MNL. Des 11 questions à l’ordre du jour, 9 étaient réservées aux parents et à Mme Grégoire.
«Après ma dépression postpartum, MNL a été mon système de soutien, a avancé Kelly Piché, mère de Lionel, 16 mois, et enceinte. C’était mon one-stop shop où je trouvais réconfort, information et activités. Comment ça se fait que ce service ne soit plus offert pour mon deuxième enfant?»
Les autres témoignages abondaient dans le même sens, décrivant des dépressions, manques de soutien ou adaptations difficiles en tant que réfugié.
Objectif
Le but recherché par cette démonstration est un changement de position du CISSS, qui a affirmé et réitéré, de nombreuses fois, «qu’à Laval, l’offre de service en périnatalité est complète et adéquate.»
C’est un discours que Mme Grégoire a tenté d’invalider à plusieurs reprises, sans résultats. «Tout ce qu’on veut, ce sont des explications, a-t-elle soutenu. On nous répète sans cesse la même phrase, mais jamais, on ne répond à nos contre-arguments.»
En plus des discours, la femme chargée de MNL a laissé aux membres du conseil des documents, dont une analyse de leur prise de position, en demandant une réponse pour chacun des points soulevés.
Position inchangée
En réplique aux nombreuses déclarations, le conseil a informé que la situation serait «analysée avec beaucoup d’intérêt» et qu’une réponse serait envoyée directement à MNL dans le mois suivant.
Par courriel, le CISSS a reconfirmé au Courrier Laval sa position actuelle: «Le CISSS de Laval maintient sa volonté de poursuivre sa collaboration avec ses partenaires communautaires, dans le modèle actuel. En ce sens, le CISSS de Laval ne peut soutenir Mieux-Naître à Laval dans sa recherche de financement.»
Historique
À deux reprises dans la dernière année, la Ville de Laval a dû financer la location des espaces de l’organisme communautaire, pour éviter sa fermeture. Avant cela, une somme avait été prise du budget discrétionnaire du ministre de la santé, Gaétan Barrette.
En février 2017, notre journaliste Diane Hameury rapportait qu’«en juin 2016, une campagne de financement avait été mise sur pied afin de récolter 85 000 $, après que l’organisme eut appris qu’il ne bénéficierait pas des dollars publics accordés par le ministère de la Santé et des Services sociaux.»
Depuis, une pétition comportant 1234 signatures a été déposée à l’Assemblée nationale, une lettre ouverte a été rédigée pour le ministre Barrette et une manifestation a eu lieu.
Pour l’instant, MNL n’a pas de subvention récurrente et la plupart de ses services sont interrompus.