Vendredi 17 août, il est près de midi. L’ensemble des représentants publicitaires, coordonnatrices, administrateurs, journalistes sont convoqués dans la salle de rédaction du Courrier Laval. La tension est palpable, chacun sait qu’une nouvelle grave est imminente. Avec émotion, le président de l’entreprise, Martin Olivier, annonce que son associé et ami, Martin Routhier, a perdu la vie lors de son jogging matinal. Probablement un arrêt cardiaque. Le choc tout autant que la tristesse sont immenses depuis.
Les premières pensées de l’équipe se sont dirigées vers Anne-Marie Barrette, l’épouse de Martin Routhier, et ses deux jeunes enfants de sept et neuf ans, Louis-Félix et Livia-Jane. Elles se concentrent encore sur eux. Ils auront besoin de courage et d’énormément de soutien dans cette épreuve.
Affable et passionné, visionnaire à l’ère numérique, cerveau aux millions d’idées, Martin Routhier laisse un trou énorme derrière lui.
2M.Media
«La nouvelle m’a scié les deux jambes, de confier Martin Olivier. C’est surréaliste, une surprise totale. J’ai perdu un associé, un ami. Ça fait mal. Ma première pensée a été pour sa femme et ses enfants, avec qui il était tellement proche. Je n’arrive pas à imaginer ce qu’ils vivent.»
Ayant tous deux occupé des postes de directeurs généraux chez TC Media, propriété de Transcontinental, les deux hommes ont fondé leur propre entreprise d’information multiplateforme avec 2M.Media en novembre 2017. Le Courrier Laval a été leur premier bébé.
«Il sera toujours présent dans les 2M, continue Martin Olivier. Ce que je peux faire, c’est poursuivre le rêve que nous avons débuté ensemble. Il va continuer de nous guider par les valeurs qu’il a transmises. Dans nos moments forts, comme l’acquisition du Courrier Laval, il s’emballait tellement, son enthousiasme était visible et contagieux. Son discours était émotif et positif.»
Le hockey
Détenteur d’un baccalauréat en psychologie, marketing et administration de l’Université McGill, Martin Routhier avait été capitaine des Redmen, son équipe de hockey sur glace dans les années 1990, ayant joué sous les ordres de Martin Raymond et aux côtés de Mathieu Darche.
«Les gens qui l’ont côtoyé savent qu’il était un être passionné, engagé, travaillant, d’une curiosité et intelligence sans fin.»
– Martin Olivier, président de 2M.Media
Originaire de Saint-Nicolas, dans la région de Chaudière-Appalaches, près de Québec, celui dont le surnom de hockeyeur était Roots avait reçu quelques trophées et honneurs durant ses cinq saisons à McGill.
Plus tard, après s’être lancé en affaires dans l’hébergement Internet, en cofondant Openface puis e-SPACE Connexions, l’ex-défenseur étoile universitaire deviendra président du Club de hockey Canadien Junior qui évoluait alors à Verdun, de février 2008 à mars 2011, puis membre des conseils d’administration de la Fondation des Jeux du Québec et de la Fédération de Crosse du Québec.
D’anciens joueurs et entraîneurs ont tenu à s’exprimer sur ce triste événement.
«Je connaissais Martin depuis plusieurs années, relate Mark Weightman, vice-président, développement et opérations pour le Groupe CH. Nos fils ont le même âge et il les a coachés au hockey. Quand j’ai appris la nouvelle, ça m’a fait un choc. C’est tellement une personne incroyable, intègre et généreux. Il a toujours été un gars d’équipe, un collaborateur qui pensait aux autres en premier. C’est une des raisons pourquoi tu le veux dans ton entourage. C’est rare que je suis à court de mots dans la vie, mais là.»
«J’ai adoré côtoyer Martin, c’est quelqu’un d’enjoué, de positif, de mentionner Joël Bouchard, entraîneur-chef du Rocket de Laval et vice-président hockey et copropriétaire de l’Armada de Blainville-Boisbriand. Il allait toujours de l’avant et trouvait des solutions même quand c’était pas facile. Et il faisait toujours ça pour les bonnes raisons. Je dis toujours que chaque jour est un septième match. J’espère que ça fait réaliser à des gens qu’on est chanceux d’être là.»
«Roots représentait bien ce que nous voulions des Redmen, a souligné son ancien entraîneur Martin Raymond via la page de l’Université McGill. C’était quelqu’un de passionné, un joueur d’équipe et un leader. Pour lui, tous les joueurs dans une équipe sont importants. C’était un homme intègre et de grande classe.»
Les médias
C’est en novembre 2014 qu’il débutera vraiment son implication dans les médias d’information, chez TC Media.
«Quand je l’ai engagé comme directeur du bureau de Dorval, j’avais l’impression d’avoir fait l’acquisition d’une star, raconte Sylvianne Lussier. Il a mené cette équipe vers de grands succès pendant près de trois années. Depuis vendredi, j’ai ressenti de l’incrédulité, même trois jours plus tard. C’est difficile d’y croire. C’est une grande perte. Martin était quelqu’un de passionné, qui aimait beaucoup l’humain.»
La directrice régionale ajoute «Je vais toujours retenir nos discussions sur l’avenir, les possibilités de l’entreprise et les projets futurs. C’était un homme d’idées, qui connaissait bien ses forces et ses faiblesses. Il était un précurseur avec une belle énergie, jamais gêné par les problèmes, toujours en mode solution.»
Funérailles à l’île Perrot
Outre son épouse et ses enfants, Martin Routhier, qui habitait Senneville, laisse dans le deuil ses parents Jacques et Charlotte, ses beaux-parents Gilles et Micheline, ainsi que de nombreux parents et amis.
La famille recevra les condoléances ce samedi 25 août, de 13h à 17h, à la Maison funéraire Roussin, située au 96, boulevard Perrot, à L’Ile Perrot.
Au lieu de fleurs, des dons à la Fondation des maladies du cœur seraient appréciés. Information: www.maisonfuneraireroussin.com.