Des contrats totalisant plus d’un million de dollars à la faveur de trois agences de communication ont été vivement dénoncés par les deux groupes d’opposition à la dernière séance régulière du conseil municipal de 2022.
Communications mon dada inc., ZA communication d’influence inc. et l’agence internationale de relations publiques Hill + Knowlton Strategies ont été mandatées pour «accompagner le Service des communications et du marketing» ces trois prochaines années à Laval.
«Je trouve ça un peu inquiétant», a d’abord réagi le conseiller municipal de Saint-Bruno, David De Cotis, rappelant à la fois la récession qui est à nos portes et le budget de 14 M$ que la Ville consacre déjà annuellement à son Service des communications.
Puis, il a suggéré de «faire confiance» au personnel en place, appuyé par ses collègues Isabelle Piché et Paolo Galati qui n’ont pas manqué de souligner le «talent à l’interne».
Ce à quoi le maire Stéphane Boyer a répliqué que la recommandation de recourir à des consultants émanait justement de ces employés municipaux qui estiment ne pas avoir l’expertise nécessaire pour réaliser les mandats liés aux appels d’offres publics.
Marque employeur
L’un des mandats controversés consiste à développer, puis déployer ce qu’on appelle la marque employeur.
Membre du comité exécutif, Nicholas Borne a fait valoir qu’«attirer et retenir le talent est un enjeu pour toutes les organisations partout au Québec» en cette période de pénurie de main-d’œuvre. «Avec ce contrat-là, on vient améliorer la marque de la Ville de Laval; on a besoin d’experts pour nous conseiller comment attirer les meilleurs talents.»
Explication qui a été loin de convaincre le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, quant à la pertinence d’une telle dépense.
«On est l’employeur qui paye le mieux dans le domaine municipal, a-t-il rappelé en citant une étude de HEC Montréal réalisée en 2020. On est parmi les Villes dont la semaine de travail est la plus réduite et le nombre de congés fériés le plus élevé.»
S’il concède que Matane et Chibougamau ont peut-être besoin d’experts, il est d’avis que la 3e ville en importance au Québec avec ses quelque 70 employés affectés aux Communications est certainement «capable de jouer sur tous ses atouts» pour trouver les meilleurs candidats sur le marché.
Les deux autres contrats ciblent des «conseils stratégiques en positionnement de marque» et des «services professionnels dans le cadre de projets requérant une plus grande acceptabilité sociale et gestion des parties prenantes», peut-on lire dans les sommaires décisionnels en appui aux recommandations.
Dépenses budgétées
Le maire Boyer et le conseiller Nicholas Borne ont précisé que les sommes ici engagées avaient déjà été votées au budget l’année dernière et qu’il n’est pas dit que le Service des communications et du marketing dépense la totalité des enveloppes, lesquelles seront utilisées au besoin.
«On nous demandait où est-ce qu’on peut couper dans le budget», a rappelé la conseillère municipale de Saint-François, Isabelle Piché, en évoquant les récentes rencontres préparatoires en prévision du budget 2023. Ce serait le moment de couper cette portion-là.»
Le message alors envoyé aux élus et à la direction était de «challenger les équipes» pour qu’elles réduisent leur budget, pas pour qu’elles dépensent davantage, a renchéri son collègue dans Saint-Vincent-de-Paul, Paolo Galati.
Le mot de la fin est revenu à David De Cotis qui au départ avait demandé le vote. «Je suis 100 % sûr [que] si on ne va pas de l’avant avec ces trois contrats, la Ville ne perdra rien», a-t-il pris soin de répéter une seconde fois pour marquer le coup.
Les contrats ont été adoptés l’un à la suite de l’autre par un score identique de 13 voix contre 7, les élus du parti au pouvoir et des deux groupes d’opposition demeurant sur leur position.
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