L’auteure-compositrice-interprète lavalloise Marianne Gavin a mené de front un projet artistique ambitieux, celui de Mille Lunes: un EP conçu par une équipe 100% féminine, de A à Z.
L’écriture, la musique, les relations de presse, les photographies…peu importe le niveau d’implication, dès que quelqu’un a mis la main à la pâte pendant la création du disque, il s’agissait d’une personne qui s’identifie comme femme.
«Un projet 100% féminin, c’est moins courant, mais je ne sais pas pourquoi en fait. C’est juste par simplicité volontaire, ou pas, d’aller vers ce qu’on connait déjà.»
–Marianne Gavin, auteure-compositrice-interprète originaire de Chomedey.
L’idée de Mille Lunes s’est dessinée pour Marianne Gavin à la vue de programmations culturelles composées entièrement d’artistes masculins et lors de sa participation à une soirée LUNES, initiative culturelle féministe de deux compositrices montréalaises.
Elle s’est alors interrogée sur l’industrie musicale et les noms qu’elle met habituellement de l’avant: «Pourquoi est-ce que c’est plus compliqué [pour les femmes, personnes trans ou non-binaires]? Pourquoi on voit moins ces noms-là passer? Pourquoi ils ne sont pas mis de l’avant?»
Mille Lunes
Le deuxième EP de Marianne Gavin a été lancé au printemps, après plus d’un an de travail en collaboration avec des dizaines de femmes.
Le petit album aux sonorités indie folk est composé de quatre chansons que la Lavalloise d’origine a écrit en collaboration avec d’autres femmes. Ces dernières sont Tamara Weber, Émilie Bédard, Junes et Naïma Frank.
Bien que les quatre morceaux aient été écrits à des moments différents, des thèmes similaires y transparaissent, tels l’acceptation de soi, le temps qui passe et la peur de s’écouter en tant qu’artiste féminine.
Vidéoclip
L’équipe féminine a ajouté à l’expérience de l’EP par la création d’un vidéoclip accompagnant l’une des chansons qui porte le titre Silence.
Ce dernier a été lancé le vendredi 13 octobre.
Les deux compositrices de la chanson y figurent, soit Marianne Gavin et Tamara Weber. Il s’agit du premier vidéoclip que la musicienne lavalloise coréalise.
«Quand tu sens que les choses sont trop pour toi et que tu as besoin de prendre une distance, de te créer un petit cocon, retourner à toi, dans ton nid, c’est ce moment-là qu’on souhaitait illustrer dans la chanson, explique celle qui a grandi à Chomedey. Sortir un peu de l’eau dans laquelle on est submergé parfois dans notre quotidien, autant en tant qu’artiste, que femme artiste.»