Sans contrat de travail depuis trois ans et demi, les 4600 professionnels de Revenu Québec exerceront pour un second week-end en deux mois, les 29 et 30 septembre, le mandat de grève qu’ils se sont donnés au printemps dernier.
Ce vendredi midi, aux quatre coins de la province, le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) organisait devant les bureaux de Revenu Québec une manifestation pour dénoncer l’absence de mandat de la partie patronale pour dénouer l’impasse à la table de négociation.
Salaire
Porte-parole syndical des 480 professionnels affectés au bureau de l’Agence du revenu du Québec situé au 5, Place Laval, Guillaume Bouvrette espère que ces moyens de pression contribueront à faire débloquer les négos qui achoppent sur les conditions salariales.
Les dernières offres patronales, qui remontent au printemps, proposent une hausse de 5,25 % sur trois ans, alors que les demandes syndicales sont près de trois fois supérieures.
En 2010, rappelle le Syndicat, la direction de Revenu Québec invitait le personnel professionnel à quitter la fonction publique pour rallier l’agence nouvelle créée.
«On nous faisait miroiter de meilleures conditions de travail, mentionne M. Bouvrette. Ça devait être un moyen pour reconnaître la complexité de nos emplois et permettre à Revenu Québec de négocier avec plus de flexibilité les conventions collectives de ses employés.»
Pourtant, ajoute-t-il, les offres salariales sur la table sont inférieures à ce que le gouvernement a consenti à ses anciens collègues de la fonction publique lors du renouvellement de leur contrat de travail, en juin.
Rattrapage
Sans compter qu’en rejoignant les rangs de l’Agence du revenu du Québec, ses membres perdaient leur droit de mobilité au sein d’un autre ministère ou organisme gouvernemental. «Cette perte-là n’a jamais été compensée», déplore le délégué syndical.
Cela dit, il fait valoir que leurs demandes salariales initiales de 13,5 % sur 3 ans demeurent bien en-deçà de l’écart de 23 % avec les salaires versés dans les sociétés d’État et le secteur privé pour des emplois comparables.
«On s’est fait dire trop longtemps: ‘’Attendez qu’on ait réglé la fonction publique! Attendez, votre tour viendra’’. Eh bien, notre tour est venu», a-t-il lancé à ses membres qui manifestaient à l’extérieur du 5, Place Laval vendredi midi.