La Maison des aînés (MDA) de Chomedey, présentement en construction, et la deuxième qui se situera à Sainte-Rose ne suffisent pas à placer les 234 personnes aînées qui se retrouvent sur la liste d’attente afin d’obtenir une place en milieu d’hébergement.
Bien que les deux maisons permettront de loger 168 aînés en perte d’autonomie, soit 96 pour celle de Chomedey et 72 pour celle à Sainte-Rose, 66 personnes vont demeurer sur la liste qui s’allonge rapidement.
De plus, la mise en chantier de la Maison de Sainte-Rose ne débutera pas avant un an, si l’on regarde ceci de manière optimiste, déclare Monique Sauvé, porte-parole de l’opposition officielle pour les Aînés et les Proches aidants.
Néanmoins, le processus d’acquisition de terrain est enclenché. L’établissement se trouvera sur le boulevard Sainte-Rose Est et coûtera 8 M$.
Au moment d’écrire cet article, le Courrier Laval n’avait toujours pas reçu une réponse du cabinet de Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants.
Soins à domicile
La députée de Fabre, Monique Sauvé, souhaite que le gouvernement caquiste se fie sur les bonnes pratiques qui sont déjà offertes au Québec en matière de soins à domicile, notamment les soins palliatifs.
Sans un véritable virage pour développer les soins et services à domicile, Monique Sauvé considère qu’il sera impossible de répondre à la demande.
Elle veut que des mesures concrètes soient mises en place pour que les organismes communautaires qui offrent des services de soutien à domicile reçoivent l’argent investi dans les régions provenant du gouvernement provincial.
La députée libérale du Québec insiste sur l’enjeu démographique de la population vieillissante à Laval pour expliquer que ces deux milieux de vie ne suffisent pas.
«Oui, il faut construire des maisons des aînés, mais si l’on ne prend pas le virage du soutien à domicile, on manque la cible complètement.»
Promesse téméraire
Depuis déjà plusieurs années, le domaine de la santé est en pénurie de main-d’œuvre, ce qui a, entre autres, été souligné lors de la crise sanitaire.
En construisant d’autres établissements nécessitant des infirmières, des préposées, des médecins et tout emploi qui se trouve en milieux de vie pour aînés, le gouvernement doit acquérir de ce personnel malgré le manque.
«Je suis très préoccupée dans un contexte de pénurie où l’on a posé la question maintes fois au Ministère et il ne semble pas avoir de plan concret», avoue Mme Sauvé lors de sa discussion avec le Courrier Laval.
Manque de ressources
La clientèle accueillie dans ces établissements sont des aînés en perte d’autonomie présentant des troubles cognitifs modérés à sévères.
L’attribution des places se fera par le mécanisme d’accès à l’hébergement (MAH) qui gère les demandes pour l’ensemble du territoire.
Cependant, «l’assignation des places et les admissions à la Maison des aînés de Chomedey s’effectueront de façon graduelle selon la disponibilité des lits et en fonction de nos ressources humaines disponibles», explique Marie-Eve Despatie-Gagnon du Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval.
Le plus grand risque de retarder l’intégration des aînés dans la MDA de Chomedey ne vient pas de la construction, mais du manque d’employés.
«Il n’en reste pas moins que nous sommes à quelques mois de cette échéance et je ne vois absolument aucun plan de recrutement de personnel», s’indigne Monique Sauvé.