La Ville va finalement de l’avant avec son projet de transformer en résidence d’artistes la maison ancestrale située au 775, rue des Patriotes dans le Vieux-Sainte-Rose.
Un avis de motion a été déposé ce mois-ci en vue de l’adoption d’un règlement décrétant un emprunt de 2 908 000 dollars à cette fin… fort probablement à la prochaine séance du conseil municipal, le mardi 1er mai.
«L’emprunt visé par le Règlement L-13105 permettra la restauration et la rénovation de la maison existante afin d’héberger les artistes invités à la Ville de Laval», peut-on lire dans le rapport rédigé par le Service des immeubles, parcs et espaces publics en appui à sa recommandation au comité exécutif.
Six fois plus cher
Construite il y a plus de 300 ans, cette maison en pierre des champs a été acquise par la Ville au coût de 1,3 M$ à l’automne 2017 avec pour objectif d’en faire un lieu de création artistique.
À l’époque, l’administration municipale estimait à quelque 500 000 $ le montant à investir dans la mise aux normes de la résidence principale et du bâtiment en annexe qui servait d’atelier à l’artiste-peintre Marcel Saint-Pierre. Dernier occupant des lieux, M. Saint-Pierre avait acheté la propriété de la famille Desjardins en 1972.
Aujourd’hui, les travaux de restauration sont évalués à 3 M$ et ne visent plus que la maison historique.
«Les travaux relatifs à l’ancien atelier de Marcel Saint-Pierre ont été retirés du présent projet afin de ne pas retarder la réalisation des travaux de restauration et rénovation de la résidence de création Marcel Saint-Pierre», explique dans un échange de courriel Jonathan Lévesque, conseiller aux affaires publiques à la Ville.
Faut-il rappeler que l’atelier situé dans la zone inondable 0-2 ans avait subi d’importants dommages à la suite des inondations de 2017 et 2019. Le bâtiment, que l’on souhaitait déplacer, «sera traité dans une phase ultérieure», ajoute le porte-parole.
Quant à la résidence principale, elle fera l’objet d’«apports d’interventions minimalistes» afin d’en «préserver l’intégrité architecturale et de conserver son caractère résidentiel et patrimonial, tout en favorisant la création d’une identité propre au site», précise-t-on dans le sommaire décisionnel.
Parc et espace vert
Également connue comme la maison Filiatreault (du nom de la famille qui en a été propriétaire pendant près de 100 ans) et la maison Desjardins (à la mémoire de ses premiers occupants), la maison Marcel-Saint-Pierre domine un vaste terrain de 11 200 mètres carrés en bordure de la rivière des Mille Îles.
Incidemment, son acquisition s’inscrivait dans le cadre d’un projet de la Trame verte et bleue du Grand Montréal visant le prolongement et la mise en valeur de la berge des Baigneurs. Celle-ci serait éventuellement reliée à la propriété au moyen d’une passerelle aménagée sur pilotis dans ce secteur inondé chaque printemps.
L’été dernier, devant l’impatience exprimée par certains résidents de Sainte-Rose qui remettaient en question la volonté municipale de restaurer un jour cette maison patrimoniale, la Ville rappelait toute la complexité d’un tel exercice tout en affirmant qu’elle était à finaliser les plans et devis.
La Ville n’attend plus que l’adoption du règlement d’emprunt pour lancer l’appel d’offres public.
Prévu à l’automne, le début des travaux coïncidera avec le 7e anniversaire de l’acquisition de cette maison que l’on estime être la plus vieille du Vieux-Sainte-Rose.
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