Il y a à peine une heure, le commissaire à la lutte contre la corruption, Frédérick Gaudreau, a présenté ses excuses auprès du député indépendant Guy Ouellette dans la foulée de l’arrestation de ce dernier par l’Unité permanente anticorruption (UPAC), il y a plus de trois ans et demi.
L’auteur du livre Qu’on accuse ou qu’on s’excuse, publié en septembre dernier, aura finalement obtenu gain de cause.
«Depuis les événements, les faits ont démontré que l’arrestation de M. Ouellette par l’UPAC résulte d’une enquête fautive à certains égards et que cette arrestation était injustifiée», a déclaré le commissaire Gaudreau lors d’un bref point de presse tenu dans le Hall principal de l’Hôtel du Parlement, à Québec.
On se rappellera que le 25 octobre 2017, M. Ouellette, député libéral à l’époque, avait été arrêté au moment où il présidait les travaux de la Commission des institutions à l’Assemblée nationale. On le soupçonnait alors d’avoir coulé à des journalistes des documents de l’UPAC liés à une enquête sur le financement du Parti libéral du Québec, ce que le député avait toujours nié.
«L’UPAC s’excuse des conséquences dévastatrices que cette arrestation et cette enquête intrusive ont pu avoir sur la vie professionnelle et personnelle du député de Chomedey, celle de sa famille et de ses proches ainsi que celle de ses collègues parlementaires. Nous sommes conscients que ces événements ont atteint l’intégrité du député de Chomedey et lui ont causé un tort irréparable et nous nous en excusons sincèrement», a poursuivi le patron de l’UPAC.
Avant de quitter sans répondre aux questions, Frédérick Gaudreau a indiqué que «par respect pour les parlementaires et l’institution qu’est l’Assemblée nationale», il réservait ses commentaires au point de presse qu’il convoquera plus tard.
Quant à M. Ouellette, qui avait convoqué cette rencontre avec les médias, il s’est limité à dire qu’il s’agissait d’«une étape importante», lui qui à l’automne 2018 intentait une poursuite de 550 000 $ contre le Procureur général du Québec pour atteinte à sa réputation, préjudice moral et perte monétaire.
«Vous connaissez mon histoire, ça fait quatre ans que ça dure. Ce matin, j’encaisse le coup. Je vous demanderais de respecter ma décision de ne pas commenter la déclaration de l’UPAC de ce matin».