Afin de contrer la crise du logement, l’administration Boyer a déposé une demande de 102 M$ à Ottawa.
Les Villes canadiennes avaient jusqu’au 18 août pour soumettre leur demande à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), gestionnaire du nouveau Fonds pour accélérer la construction de logements au pays.
Annoncé dans le budget Freeland 2022, ce programme fédéral assorti d’un financement de 4 milliards de dollars vise à soutenir la création additionnelle d’au moins 100 000 logements d’ici 2026-2027.
Objectif
Selon le plan d’action soumis à la SCHL, la Ville de Laval gonflerait de plus de 25 % le nombre de ses mises en chantier annuelles.
Entre 2018 et 2022, il s’est construit en moyenne 2244 unités par année. L’objectif est de hausser cette moyenne de quelque 600 habitations annuellement, soit précisément à 2839 logements pour 2024, 2025 et 2026.
Pour mettre le tout en perspective, signalons qu’au rythme où vont les choses, Laval devrait boucler l’année avec à peine quelque 1150 nouveaux logements en 2023, soit la moitié de la moyenne enregistrée au cours des cinq dernières années.
«En plus de couvrir les dépenses liées au plan d’action, le financement servira à l’implantation d’infrastructures publiques nécessaires à la construction des nouveaux logements, par exemple pour la réduction des surverses ou encore la bonification des casernes de pompier et des espaces communautaires», indique le cabinet du maire dans un communiqué publié le 28 août.
Dans la mesure où la cible fixée est atteinte, le financement progressif venant d’Ottawa pourrait dépasser le plateau de 100 M$, précise-t-on.
Plan d’action
Au-delà d’une hausse significative des mises en chantier, le plan lavallois vise à favoriser l’abordabilité et l’accès au logement pour tous.
Parmi la vingtaine d’initiatives municipales projetées, on note un programme de soutien à la construction de logements locatifs abordables, la création d’un programme d’accès à la propriété et une campagne visant la création de logements secondaires abordable dans les quartiers existants, telle la subdivision d’une maison unifamiliale permettant la location d’un loyer au sous-sol. Cette «densification douce» est d’ailleurs prévue au nouveau code de l’urbanisme en vigueur à Laval depuis bientôt un an.
En vue de la mise en place de certains programmes d’aide financière, la Ville mentionne être en discussion avec le gouvernement Legault afin d’obtenir les autorisations requises.
Cela dit, les modalités du transfert des fonds du programme fédéral vers Québec avant d’être acheminées aux Municipalités ne sont toujours pas connues.
Flexibilité
Par ailleurs, le maire Stéphane Boyer se réjouit de la flexibilité qu’offre aux administrations municipales le programme fédéral pour accélérer la construction de logements, lui qui espère que le gouvernement provincial saura s’en inspirer au moment de négocier les modalités qui présideront au transfert de ces fonds vers les Villes.
«Cette flexibilité au cœur du programme fédéral nous permet d’être créatifs et de sortir des sentiers battus pour trouver des solutions afin d’accélérer la construction de logements, écrit-il. C’est vraiment un esprit à conserver».
Il termine en disant être «impatient d’en apprendre plus sur les modalités de l’entente québécoise à venir» tout en formulant le souhait que «cela se règlera rapidement afin de débloquer les sommes nécessaires pour que les Municipalités puissent jouer un plus grand rôle dans la résolution de la crise d’habitation».