Lors d’une séance à huis clos, le 18 mai, le comité exécutif a pris acte du rapport de nomination préparé par le Service des ressources humaines. M. Leblanc était ainsi confirmé au poste de conseiller spécial au cabinet du maire.
Il fera équipe avec Robert-Charles Longpré et Driss Mbirkou, qui occupent cette même fonction depuis l’élection de M. Demers en novembre 2013.
Trois jours par semaine
Le contrat de trois jours par semaine qui lui a été consenti est d’une durée indéterminée.
Si le traitement salarial n’a pas été rendu public, on sait que la rémunération annuelle affectée à la fonction de conseiller spécial est de 109 671 $.
«François Leblanc va maintenant rejoindre son ancien employé du Bloc québécois, Gilbert Gardner», souligne le conseiller indépendant dans Fabreville et chef intérimaire du Parti Laval, Michel Trottier, en révélant la nomination le 27 mai.
Aujourd’hui chef de cabinet du maire Demers, M. Gardner a déjà été directeur général de la formation souverainiste, à Ottawa.
«Un joueur étoile»
Appelé à commenter, le maire Demers qualifie d’«excellente nouvelle» l’embauche de François Leblanc, saluant son «expérience d’une richesse exceptionnelle» par voie de courriel.
Précisant les responsabilités qu’il a occupées à titre de chef de cabinet adjoint du premier ministre Lucien Bouchard, puis de chef de cabinet de Gilles Duceppe et de directeur de campagne de Mélanie Joly, alors qu’elle briguait la mairie de Montréal en 2013, M. Demers voit en son nouveau conseiller l’ajout d’«un joueur étoile à une équipe déjà solide».
«Son réseau de contacts et sa connaissance de la machine fédérale rendront de précieux services aux Lavallois. Les dossiers de Laval chemineront mieux et plus vite avec un pilote de cette trempe», fait-il valoir.
Questionnement
À Laval, François Leblanc s’est fait connaître en 2014, alors que l’administration Demers lui avait confié la direction générale de la Corporation des célébrations 2015.
Pour M. Trottier, la nomination de l’ex-patron des Fêtes du 50e au cabinet du maire soulève certains doutes quant à «l’impartialité» de la Corporation, à qui incombait notamment la sélection des projets citoyens soumis dans le cadre d’un appel public.
«On avait décrié le choix des projets à l’époque», rappelle M. Trottier.
À l’automne 2014, des quelques 200 projets en lice, la Corporation en avait retenu 42, lesquels étaient cofinancés jusqu’à concurrence de 30 000 $ par la Ville, qui avait allongé 1 M$ à cette fin.
Précisons toutefois que le DG de la Corporation ne faisait pas partie du comité de sélection, alors composé de trois personnes, dont un fonctionnaire de la Ville et un directeur de la défunte société paramunicipale Laval Technopole.
Pas de bilan financier
Plus de six mois après la clôture des festivités du 50e anniversaire, Michel Trottier déplore toujours l’absence de bilan financier, soulignant au passage le million de dollars que la Ville a dû réinjecter à l’été 2015 pour combler un manque à gagner au niveau du financement privé.
Au final, le budget des Fêtes aurait coûté 5,9 M$, dont plus de 5 M$ financés à même les deniers publics.
Budget du cabinet
L’embauche de François Leblanc porterait à 12 les membres du personnel politique affecté au cabinet du maire, affirme M. Trottier. «Le système le permet», reconnaît-il, en évoquant le budget de 1,2 M$ dévolu à l’organisation de ce cabinet.
De ce montant, il chiffre à plus de 900 000 $ la rémunération versée aux 11 employés à temps plein.
Cela dit, le conseiller indépendant dénonce que les dépenses liées à la présence du chef de cabinet et de l’attachée politique du maire aux assises annuelles de l’UMQ, tenues du 11 au 13 mai à Québec, aient été financées à même les crédits budgétaires plutôt que par le fonds alloué au cabinet.
À cet égard, le porte-parole du maire, François Brochu, réaffirme ce qu’il a déjà défendu dans le passé, à savoir que des ressources du cabinet sont étroitement liées à l’administration et la gouvernance de la Ville.