Cheffe d’Avenir Laval jusqu’à tout récemment, Sonia Baudelot sera candidate conservatrice dans la circonscription fédérale de Marc-Aurèle-Fortin en 2019.
«J’ai à coeur de servir les intérêts des familles et des entrepreneurs de Marc-Aurèle-Fortin, déclare la mère de deux adolescents de 11 et 14 ans. L’arrivée d’Andrew Scheer à la tête du Parti conservateur du Canada (PCC) m’a convaincue de faire le saut en politique fédérale pour promouvoir des baisses d’impôt pour les familles, stimuler la création d’emploi, renforcer le Code criminel et transférer des pouvoirs aux provinces.»
Dans le même communiqué publié par le parti le 10 octobre, le chef Andrew Scheer souligne l’implication depuis plusieurs années de Mme Baudelot au sein de sa communauté.
Oeuvrant depuis plus de 20 ans dans le domaine de l’aviation, Mme Baudelot est aujourd’hui directrice de vol pour une compagnie aérienne en plus d’occuper la vice-présidente syndicale de la section locale pour le personnel navigant et de siéger au comité santé-sécurité.
Allégeances
Bien qu’elle habite le comté Laval-Les Îles, c’est dans la circonscription voisine qu’elle tentera de se faire élire. Il était hors de question pour elle de se présenter contre le libéral Fayçal El-Khoury. «C’est un ami», dit-elle au sujet du député qu’elle a aidé à faire élire dans Laval-Les Îles lors de la campagne fédérale de 2015. M. El-Khoury était d’ailleurs présent au lancement du parti Avenir Laval au printemps 2017.
Membre du PCC depuis peu, Mme Baudelot a eu à déchirer sa carte du Parti libéral du Canada. «J’ai travaillé pour les libéraux fédéraux, c’est normal que j’en étais membre», nuance-t-elle.
À cet égard, elle reconnaît avoir grandi dans une «famille libérale», mais avoir «fait un cheminement», nommément inspiré par les valeurs véhiculées par le nouveau leader conservateur qu’elle devrait normalement rencontrer pour la première fois le mois prochain.
Tremplin municipal
La nouvelle recrue conservatrice s’est faite connaître des Lavallois lors de la dernière campagne municipale dont elle a été la grande révélation.
Inconnue jusqu’à ce qu’elle fonde sa propre formation politique à six mois du scrutin, Sonia Baudelot a obtenu 15,6 % des suffrages à la mairie, terminant à moins de 500 votes de Jean-Claude Gobé qui était le chef de l’opposition officielle depuis quatre ans.
Avec cette performance, elle a permis à son parti d’atteindre le seuil de 15 % des voix donnant droit à un remboursement égal à 70 % des dépenses inscrites au rapport de dépenses électorales.
Silence radio
Au lendemain des élections du 5 novembre 2017, Mme Baudelot affirmait que son parti était là pour rester et qu’elle veillerait au grain lors des séances du conseil municipal pour les quatre années à venir.
Or, il se trouve qu’on ne l’a plus jamais revue à l’hôtel de ville, elle qui a complètement disparu des écrans radar jusqu’à l’annonce de sa candidature aux élections fédérales, le 10 octobre.
«Oui, j’étais 100 % sincère, affirme celle qui n’a pas l’impression d’avoir laissé tomber pour autant les 17 155 Lavallois qui ont voté pour elle à la mairie. Je suis sûre que ces gens-là doivent comprendre.»
Elle évoque, entre autres, la fatigue accumulée à la suite d’une courte, mais intense campagne électorale et le désir de s’investir auprès de ses enfants qu’elle avait négligés au cours des six derniers mois.
«J’ai tout mis de côté […] Ç’a été dur», indique-t-elle, ajoutant que «ce n’est pas facile d’être une cheffe de parti et une femme en politique.»
Submergée
Sonia Baudelot, qui vient de remettre sa démission au parti Avenir Laval, dit avoir été rapidement submergée par toutes sortes de problèmes «à l’interne» qui l’ont tenue loin de la scène municipale ces 12 derniers mois.
Elle a d’ailleurs demandé au Directeur général des élections du Québec (DGÉQ) d’enquêter sur les agissements de l’ex-agent officiel et d’anciens administrateurs de sa formation politique qu’elle soupçonne d’avoir fraudé le parti.
«L’agent officiel [le nouveau] et le comptable sont à mettre les états financiers en ordre», assure-t-elle.
Il faut savoir que le rapport financier 2017 du parti n’a jamais été dûment audité, le vérificateur indépendant Louis M. Doyon se gardant bien de formuler tout opinion sur la fidélité des états financiers présentés et le respect de l’ensemble des directrices du DGÉQ en raison de l’absence de «documents probants» et d’une «tenue des livres insuffisante et partielle».
Cela n’aurait toutefois pas empêché Avenir Laval de toucher, en juin, un premier remboursement de ses dépenses électorales de la trésorerie de la Ville, mentionne la fondatrice du parti.
Enfin, Sonia Baudelot est «certaine» que les milliers d’électeurs qui lui ont donné leur appui en novembre dernier seront «juste fiers de voir qu’Avenir Laval va continuer et que je vais pouvoir les représenter d’une autre façon».