Plus tôt dans la journée, le groupe a été à la rencontre de la population à la station de métro Montmorency afin de distribuer des tracts et parler du système de santé au Québec. «Nous avons eu des réactions positives de la part des gens et on nous a remerciés pour les soins que nous donnons», a révélé Isabelle Dumaine, présidente du Siiial-CSQ, qui compte quelque 2200 membres.
Dans son allocution devant les manifestants, elle a rappelé qu’à Laval, «il y a eu une première vague de coupes en 2014 avec la suppression de 100 postes et c’est le centre mère-enfant qui a été le plus durement touché», en plus d’évoquer les coupes de 5 M$ en 2015. «La situation se répète encore cette année», a-t-elle aussi souligné.
L’attente au triage de l’urgence qui s’étire, pouvant parfois atteindre trois heures; le temps supplémentaire qui s’accumule; le ratio infirmières/patients trop élevé dans les CHSLD; des offres d’emploi atypiques ne répondant pas aux besoins des différentes unités; le non-remplacement d’un employé en maladie; voilà d’autres éléments que décrient haut et fort les travailleurs de la santé.
«La situation ne s’améliore pas, elle se détériore, fait valoir Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Les employés n’ont pas le temps de dîner, de prendre une pause. À l’unité mère-enfant, c’est le désespoir, tout le monde est débordé et ça crie au scandale.»
Cette dernière craint un virage au privé si on s’entête à mettre la hache dans le système public. «La réforme ne tient pas la route. Le ministre Barrette va nous retrouver sur son chemin s’il continue à saccager sans vergogne le système.»
Pas d’écoute
Mmes Dumaine et Chabot sont unanimes: le ministre de la Santé et le gouvernement du Québec n’ont aucune écoute envers les travailleurs de la santé.
«On ne sait pas ce que ça va prendre, se désole Louise Chabot. Il n’y a aucune sensibilité de la part du ministre. On ne fait que nous répéter qu’avec une meilleure organisation, on pourrait y arriver, mais si ça poursuit, le système va exploser… Moi, je me dis qu’il (le ministre Barrette) va avoir un rendez-vous avec l’Histoire en 2018 [aux prochaines élections provinciales]», conclut-elle.