Depuis 2017, le nombre de décès lié à des surdoses ne cesse d’augmenter chaque année peut-on constater selon les chiffres disponibles auprès de l’Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ).
Ainsi, depuis le 6 juin 2017, et ce jusqu’en 2021 intégralement, 52 décès par surdose ont été recensés sur le territoire lavallois. Une moyenne de 12 pertes de vie annuellement, malgré un léger recul en 2019.
Retenons que ces cinq dernières années, on a assisté à une augmentation moyenne de 85,4% des décès attribuables à une surdose.
Selon les données de l’INSPQ, 77% de ces cas sont survenus dans un domicile privé, dont 13% des décès, qui ont été constatés à l’hôpital, se sont produits en présence d’une personne qui pouvait appeler une ambulance.
Devant l’ampleur du phénomène, plusieurs programmes ont vu le jour. En 2021, des pharmacies communautaires ont pris plus d’importance dans leur rôle, distribuant jusqu’à 1101 doses de naloxone à des Lavallois.
Ce dernier médicament est administré dans le but de neutraliser les molécules opioïdes dans le corps, évitant une surdose potentiellement létale. Rappelons qu’à elle seule, la pharmacie du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval avait procuré 1276 doses à distribuer aux usagers via ses propres installations et les organismes communautaires de la région.
Enjeux
Toujours selon les données recueillies par le CISSS de Laval et l’INSPQ, on peut observer que l’un des problèmes émergeant depuis peu est que, si la lutte des autorités contre les analgésiques a réduit la distribution de fentanyl, d’autres substances aux effets sédatifs plus importants ont fait leur apparition.
Or la naloxone n’a aucun effet pour bloquer celles-ci. Parmi ces substances figurent les benzodiazépines, une catégorie de médicaments utilisée contre l’anxiété et l’insomnie.
S’il n’existe pas de profil type quant à la nature des gens vivant ce genre de problématique, certaines caractéristiques sont cependant observables.
Selon les données recueillies par l’INSPQ pour le territoire de Laval en 2021, des 13 décès par surdose signalés, 12 impliquaient des hommes.
Il ressort aussi que, si toutes les strates de la population sont représentées, l’âge moyen des victimes est de 51 ans.
«C’est des trajectoires de vie qui ne sont pas évidentes, de confier Mélissa St-Denis, coordonnatrice chez Travail de rue île de Laval. On remarque certains « patterns » dans le parcours de chacun. L’un d’eux est de chercher à arrêter de souffrir rapidement. La consommation permet d’échapper à un quotidien plus dur. Par exemple, la perte d’un emploi, ou encore, celle d’un appartement. Ce sont toutes des situations qui résultent souvent d’un passé avec plusieurs problématiques. Donc, c’est malheureusement difficile de brosser un portrait précis des raisons qui conduisent à de telles habitudes.»
Soulignons que divers organismes offrent leurs services, à Laval, afin de venir en aide aux personnes atteintes d’un trouble de la dépendance.
Également, il faut savoir que même avec de la naloxone, lors d’une surdose, il est crucial d’appeler Urgence santé en composant le 911.