Les responsables de service de garde (RSG–CSN) en milieu familial de la région de Laval et Montréal ont manifesté devant les bureaux du ministère de la Famille dans l’avant-midi du 18 septembre, closant ainsi une semaine nationale de grève rotative.
«On est à bout de souffle, les filles sont épuisées, elles n’y arrivent plus financièrement», confie la responsable de garde en milieu familial et représentante du secteur des RSG à la Fédération de la santé et services sociaux (FSSS), Karine Morisseau.
La rémunération est au cœur des revendications. Les manifestantes -99% des RSG sont des femmes- exigent l’équité salariale par rapport à leur emploi comparateur, soit l’éducatrice non formée en installation.
«On travaille 55 heures par semaine, on est payées 35 heures, soit 27 000$ par année après avoir couvert nos dépenses. C’est clairement insuffisant et inacceptable en 2020», s’insurge Mme Morisseau.
Depuis mai, à la suite de la crise sanitaire, 250 RSG de la FSSS-CSN ont fermé leurs portes. À chaque fermeture, six enfants se retrouvent sans service de garde, affirme Karine Morisseau.
Une grève générale aura lieu le jeudi 24 septembre partout au Québec. Des rencontres de médiation se tiendront le lendemain et lundi 28 septembre avec le ministère de la Famille.
«Le Ministère négocie avec l’autre centrale [la Centrale des syndicats du Québec], tandis que nous, nous avons nommé un médiateur pour nous assurer de mettre toutes les chances de notre côté, assure la représentante. On veut négocier, on est prêtes. C’est le Ministère qui n’est pas disponible.»
Si cette médiation est un échec, d’autres journées de grève s’ajouteront au calendrier.
«On sait très bien que pour les parents, c’est dérangeant, mais ce que je rappelle, c’est qu’une ou deux journées de grève dans l’année, c’est moins pire que de ne plus avoir de service de garde», conclut Mme Morisseau.