En cas de débordement, les hôteliers de la province seront appelés à offrir des services d’hébergement pour alléger le réseau de la santé.
Dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, certaines directions régionales de la Santé publique ont pris contact avec des établissements membres de l’Association Hôtellerie Québec (AHQ) afin d’entamer des discussions en ce sens, a-t-on appris hier.
En clair, des cas mineurs et non infectieux seraient déplacés dans quelques hôtels, à proximité des centres hospitaliers, afin d’offrir des unités d’hospitalisation en appui à ceux-ci.
«Nos hôteliers se sont mobilisés et ont répondu à l’appel, car [ils] souhaitent contribuer à l’effort global, a déclaré le président-directeur général de l’AHQ, Xavier Gret. Il convient cependant de bien comprendre que nous n’avons aucune indication quant à prédire l’effort qui sera demandé à cet effet.»
Au besoin, les autorités sanitaires contacteront directement les hôteliers appelés à faire leur part et au fur à mesure que des ententes seront confirmées, la Santé publique prendra aussitôt en charge le protocole, peut-on lire dans le communiqué publié le 19 mars.
Fermetures à Laval
En entrevue au Courrier Laval, le vice-président de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, Sébastien Viau, rappelle que les taux d’occupation hôtelière oscillent présentement entre 5 et 15 %. «C’est catastrophique.»`
Et la région de Laval n’est pas épargnée.
Lundi dernier, le 16 mars, L’Auberge des Menus-Plaisirs dans le Vieux Sainte-Rose fermait boutique. «On est tombé à zéro, explique l’aubergiste et restaurateur Robert Décary. On n’a pas eu le choix de fermer.» C’est à regret qu’il a dû mettre à pied une quarantaine d’employés.
Aujourd’hui, vendredi 20 mars, c’est au tour du Saint-Martin Hôtel et Suites Laval de suspendre ses opérations. À compter de 11h ce matin, l’établissement fermera jusqu’à nouvel ordre, avise la direction sur son site Internet.
Hier, le directeur d’un hôtel d’une autre bannière confiait au Courrier Laval que son établissement était inoccupé à plus de 90 % et qu’une fermeture était fortement envisagée.
Une situation d’autant plus dramatique que la région affiche chaque année le plus haut taux d’occupation au Québec avec une moyenne annuelle excédant la barre des 80 %, soit plus de 20 points de pourcentage au-dessus de la moyenne provinciale.
Poids lourd
Poids lourd de l’économie québécoise avec ses 350 000 emplois et des retombées annuelles de 11 milliards de dollars, l’industrie touristique est manifestement le secteur le plus lourdement plombé par la crise du coronavirus.
«100 % des entreprises d’attraction touristique et 85 % des restaurants membres de Tourisme Laval sont fermés. Le Carrefour Laval a réduit ses heures d’ouverture et plusieurs boutiques et grandes bannières sont aussi fermées», énumère M. Viau dont l’organisme agit comme unique répondant pour le réseau des Associations touristiques régionales (ATR) et sectorielles.
«À Tourisme Laval, toutes les activités de promotion et de commercialisation ont été suspendues», ajoute-t-il.
La cellule de gestion de crise mise en place par l’Alliance de l’industrie touristique du Québec travaille actuellement sur deux fronts.
En plus d’accompagner les partenaires de l’industrie à travers les différents programmes d’aide débloqués par les gouvernements, l’équipe s’affaire à préparer la relance en vue du jour où la crise sera passée.
À cet égard, bien que l’Alliance soit mandatée par le ministère du Tourisme pour vendre le Québec à l’international, son vice-président confie que les efforts de promotion pour réactiver rapidement la saison touristique, le temps venu, cibleront avant tout les Québécois.