Au cœur de ces dénonciations révélées à l’émission J.E., la semaine dernière, les ex-policiers Giovanni Di Feo et Jimmy Cacchione accusent le SPVM d’avoir agi ainsi pour les discréditer, alors qu’ils s’apprêtaient à dévoiler des cas de corruption au sein de leur service.
Le directeur du Service de police de Laval, Pierre Brochet, et son directeur adjoint Michel Guillemette sont identifiés par MM. Di Feo et Cacchione comme ayant été impliqués dans la cause qui a mené d’abord à leur suspension, puis à leur départ précipité du SPVM en 2013.
À l’époque, M. Brochet était directeur adjoint du SPVM et responsable de la gendarmerie et des enquêtes. Quant à M. Guillemette, il occupait le poste d’assistant directeur duquel relevaient les enquêtes internes du Service de police de la Ville de Montréal.
«J’ai un questionnement par rapport au fait que le nom de notre chef de police et celui de son adjoint soient mentionnés dans le reportage de J.E.», fait valoir Michel Trottier en évoquant leur déclaration assermentée qui apparaît dans une requête en justice déposée par les ex-policiers Di Feo et Cacchione contre la Ville de Montréal.
Enquête administrative
Au lendemain de la diffusion du reportage à TVA, le 22 février, la Sûreté du Québec (SQ) était mandatée pour faire la lumière sur ces allégations de fabrication de preuve.
Deux jours plus tard, considérant le signalement de plusieurs nouveaux cas dans les dernières heures, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, déclenchait une enquête administrative sur le SPVM.
«Ces informations sérieuses laissent entrevoir […] qu’il y aurait aussi des problèmes plus systémiques, notamment sur les pratiques en matière d’enquête interne au SPVM», a-t-il déclaré en point de presse, le 24 février.
Conséquemment, on apprenait que la directrice du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), la GRC et les corps policiers municipaux de Québec, Longueuil et Gatineau se greffaient à l’équipe d’enquête.
Le fait que le Service de police de Laval soit ignoré par le ministre Coiteux n’est pas sans ajouter au malaise de Michel Trottier.
«Il y a nature à se poser des questions, dit-il. Le maire [de Laval] doit rassurer la population.»
Dans un communiqué publié lundi matin, le chef de Parti Laval demande à Marc Demers de «prendre des actions afin d’assurer à la population un service de police fonctionnel et sécuritaire».
Confiance réitérée
Par voie de courriel en fin d’après-midi lundi, le maire Marc Demers réitérait sa «pleine confiance» envers son directeur de police et le directeur-adjoint.
«Je rappelle l’excellente performance de MM. Brochet et Guillemette qui, avec l’ensemble des policiers, ont contribué à réduire la criminalité à Laval», soutient-il, ajoutant que «les citoyens peuvent être rassurés».
M. Demers termine en se disant «rassuré par le train de mesures mis en œuvre par le ministre Coiteux pour faire la lumière sur les allégations à l’égard du SPVM».
De son côté, le Service de police de Laval n’avait toujours pas retourné nos appels en fin de journée.