Jean-Pierre Germain, directeur général du CPE Youpi à Laval et membre de l’AQCPE, croit que les CPE sont prêts à fermer de façon ponctuelle, «afin de faire entendre raison au gouvernement».
«Notre association est sur un pied de guerre, indique M. Germain. Les pourparlers avec le gouvernement sont terminés. Aucun scénario n’est écarté: lettres aux députés, manifestations, une série de moyens de pression qui pourraient culminer par la fermeture des CPE. Nous ferons tout pour préserver la qualité des services pour le bien des enfants et des familles du Québec.»
En 2013, plus de 200 garderies privées subventionnées avaient fermé leurs portes pendant une journée pour protester contre le gouvernement. Ce moyen de pression leur avait valu des amendes totalisant 800 000 $.
Aucun résultat
Toujours selon M. Germain, les quatre dernières années de pourparlers aux tables de négociation n’ont donné aucun résultat concret.
La dernière rencontre entre Québec et les associations du réseau au sujet de cette réforme a abouti à une impasse, le 18 décembre.
Tout comme l’AQCPE, M. Germain souhaite que Québec annule les éventuelles coupes de 120 millions de dollars prévues pour 2016-2017 dans le réseau des garderies subventionnées.
Optimisation des ressources
«Même si nous n’avons pas eu de discussions avec les gestionnaires de Laval, une rencontre est prévue le jeudi 28 janvier, mais elle ne concerne pas un plan de mobilisation. Cette rencontre est plutôt un comité de travail sur l’optimisation des ressources. Évidemment, elle est sur fond de mobilisation», explique-t-il.
«Les directeurs des CPE sont inquiets des compressions annoncées par le gouvernement. C’est une grogne vécue par tous», ajoute-t-il.
Appui à la FAE
Les membres de l’AQCPE sont invités à participer à la manifestation organisée par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) qui se déroulera le samedi 16 janvier, à 13h, au Marché Maisonneuve, à Montréal, afin de dénoncer les coupes du gouvernement dans les écoles publiques.
«On considère que le travail effectué à la petite enfance en est un d’éducation», renchérit Jean-Pierre Germain.
Dans un deuxième temps, l’AQCPE devrait également tenir un grand rassemblement le dimanche 7 février. «Nous allons inviter l’ensemble des CPE et les citoyens pour manifester notre colère.»
Entente
Au moment où l’AQCPE veut faire des moyens de pression, Québec a conclu une entente avec une autre association de CPE, le Conseil québécois des services de garde éducatifs à l’enfance (CQSGEE), au sujet de la création d’un comité de négociation sur le financement des CPE.
Ce comité sera coprésidé par le sous-ministre adjoint à la Famille, Jacques Robert, et la directrice générale du CQSGEE, Francine Lessard.
«C’est un pas en avant, assure Mme Lessard dans une entrevue accordée au <@Ri>Courrier Laval<@$p>. Il s’agit d’un gain d’une importance capitale, car la ministre [Francine Charbonneau] refusait jusqu’ici de négocier avec les CPE au sujet de la réforme du financement. On arrête de discuter et on négocie. Nous tenterons d’en arriver à un terrain d’entente d’ici le 1er février, afin de dénouer l’impasse.»
La négociation permettrait d’éviter une baisse des subventions et de cibler des pistes d’économies consensuelles, croit Francine Lessard.
Elle respecte le choix de l’AQCPE qui a décidé de sortir dans la rue, mais les invite à la table de négocation.
Enfin, Jean-Pierre Germain croit que cette entente est un coup d’épée dans l’eau. «C’est pour cela que l’AQCPE s’en va dans la rue. Nos associations ont différentes stratégies. Nous aimerions avoir l’unité.»