Les citoyens du regroupement «Pas de tours dans ma cour» ont été entendus par le maire Marc Demers, qui vient d’annoncer le déclenchement d’une enquête administrative sur le processus de modification de zonage à la fin des années 2000, visant le projet des tours de condos «Commodore sur la Marina».
Un grand coup
Ce groupe de contestataires a, entre autres, le mérite d’avoir relevé une partie du témoignage de l’ex-directeur général adjoint à la Ville, Jean Roberge, devant la commission Charbonneau, qui était passé à l’époque complètement sous le radar.
Cet extrait de quelques minutes, portant sur le projet immobilier du Commodore, a d’ailleurs pesé lourd dans la décision de la nouvelle administration municipale de mener enquête.
Essentiellement, le haut fonctionnaire expliquait son refus d’entériner les échanges de terrains, conditionnels à la réalisation des deux tours de 28 étages, et affirmait que l’ex-DG de la Ville, Claude Asselin, agissait à titre de lobbyiste pour le promoteur et que le maire Gilles Vaillancourt intervenait directement auprès de la direction générale pour faire débloquer le dossier.
Une semaine avant le passage de Jean Roberge à la commission d’enquête, le 16 mai 2013, MM. Vaillancourt et Asselin étaient arrêtés par l’UPAC et accusés notamment de fraude, complot, abus de confiance, corruption dans les affaires municipales, recyclage des produits de la criminalité et de gangstérisme.
Au-delà des allégations
Militante et porte-parole du mouvement citoyen, Sabrina Di Matteo rappelle qu’il est «crucial» d’analyser les impacts qu’engendreraient sur l’environnement et la circulation les projets de condos Commodore (28 étages) et L’Envol (19 étages), prévu de biais à la marina.
Le comité consultatif d’urbanisme (CCU) aurait été écarté du processus tout comme les citoyens, déplore Mme Di Matteo.
Son groupe soutient que les projets immobiliers sont d’autant plus inacceptables qu’ils ne respectent pas certains objectifs du Programme particulier d’urbanisme, encadrant l’aménagement et le développement du secteur.
On évoque, entre autres, l’accès public à la rive et les percées visuelles sur la rivière des Prairies.
En août dernier, une pétition de 1590 noms avait été déposée au conseil municipal pour contester la démesure de ces projets.