«Personne sur le camping n’a encore reçu la lettre que monsieur le maire dit avoir adressé aux 2000 pétitionnaires, alors que plusieurs habitant les rues voisines l’ont reçu depuis 48 heures; on rit de nous carrément», déclarait jeudi après-midi Jacques Bertrand.
Porte-parole du regroupement pour la sauvegarde de ce terrain de camping cinq étoiles, reconnu parmi les dix plus beaux parcs pour véhicules récréatifs en Amérique du Nord, M. Bertrand et ses amis voient davantage dans cette lettre [obtenue d’un voisin] une campagne promotionnelle en faveur du changement de zonage qu’une résignation du projet de convertir le camping en un développement domiciliaire. «La lettre laisse croire à une suspension du projet de règlement plutôt qu’à son annulation. On n’est pas certain qu’il [le maire] renonce vraiment», poursuit M. Bertrand.
Parti d’opposition, le Mouvement lavallois réagissait, hier, avec le même scepticisme, rappelant la récente saga du zonage RX qui touchait notamment les trois grandes îles de la rivière des Mille-Îles. «Il faut donc prendre cette dernière lettre du maire avec beaucoup de recul. Le maire n’a fait que pelleter le problème en avant, pour ne pas dire qu’il l’a pelleté de l’autre côté des élections».
«Ce règlement est mort»
La maire de Laval rassure les opposants au projet:«Ce règlement-là, pour moi, il est mort!»
Toutefois, il n’y aura pas de résolution du conseil, soutient M. Vaillancourt. «Pas besoin d’une résolution; on a juste à ne pas procéder», dit-il, précisant qu’un projet adopté en première lecture devient automatiquement caduc au bout de six mois.
C’est justement ce que craignent certains opposants: que le projet ressuscite au cours de l’hiver, alors qu’ils seront sous d’autres cieux plus cléments. «On a déjà dit aux gens qu’on ne procédera pas. Si jamais il y avait un autre projet, ça se ferait à l’intérieur d’un nouveau règlement, qui impliquerait une nouvelle procédure de consultation publique. On reprendrait tout à neuf», insiste le maire.
Plan d’action
Réunis en assemblée mercredi soir, une quarantaine de résidents ont décidé de poursuivre leur combat.
«Une lettre enregistrée sera envoyée au propriétaire afin de le rencontrer et d’entreprendre des discussions comme le suggère [dans sa lettre] monsieur le maire», fait valoir Jacques Bertrand, dénonçant M. Sylvain Chartrand qu’il accuse de «jeter à la rue» 200 résidents du parc.
Contrairement à la pratique établie, le propriétaire refuserait de prolonger de quelques jours les baux qui se terminent avant la fermeture du parc, déplore M. Bertrand.
Les amis du Parc Mont-Laval vont également venir en aide aux «sinistrés» du parc, en accompagnant les résidants qui doivent trouver un lieu sûr pour entreposer ce qu’ils avaient l’habitude de laisser au camping durant l’hiver. «On nous a demandé de tout sortir!», termine-t-il.
Quant au propriétaire, M. Sylvain Chartrand, il n’a pas retourné nos appels.