Santé Canada a émis un avis afin de prévenir la population contre les lentilles intraoculaires utilisées pour remplacer le cristallin chez les patients sans cataractes.
L’organisation de santé prévient que leur utilisation n’est pas homologuée chez les patients ayant un cristallin sain et naturel, puisqu’elle comporte des risques qui peuvent l’emporter sur les avantages.
Pourtant, des cliniques chirurgicales ophtalmologiques et des organisations professionnelles annoncent actuellement des procédures qui utilisent ces mêmes lentilles intraoculaires pour tout type de clientèle. L’intervention est présentée comme un moyen de corriger la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme, et comme solution de rechange au port de lunettes et de lentilles de contact ou à l’opération au laser.
«Certaines publicités peuvent donner aux patients la fausse impression que la sûreté et l’efficacité des dispositifs ont été évaluées par Santé Canada pour cet usage», note le ministère fédéral par communiqué.
Parmi les risques connus, notons une perte de vision, une infection oculaire, un saignement de l’œil, une pression oculaire accrue, une inflammation grave de l’œil, l’apparition de symptômes visuels débilitants, ainsi que la déchirure, le gonflement ou le décollement de la rétine.
Examen
Notons que plusieurs lentilles intraoculaires sont homologuées au pays. Elles sont toutefois uniquement destinées à remplacer le cristallin naturel chez les patients souffrant de cataractes ou à être implantées sans enlever le cristallin naturel chez les patients qui n’ont pas de cataracte afin d’améliorer leur vision.
À ce jour, aucun fabricant de ce type de dispositifs n’a fourni de données à Santé Canada prouvant que les avantages du remplacement du cristallin naturel et clair d’un patient par une lentille intraoculaire l’emportent sur les risques.
«L’intervention peut ne pas corriger la vision à 100 % et peut quand même aboutir à la nécessité de porter des lunettes ou à une vision moins que parfaite», peut-on lire.
Par ailleurs, Santé Canada a informé la Société canadienne d’ophtalmologie (SCO) de ses craintes concernant la publicité des lentilles intraoculaires pour l’échange de cristallin. La SCO a ainsi revu ses Lignes directrices sur les publicités de chirurgie réfractive et a envoyé un rappel à ces membres à ce sujet. (N.P.)