«L’été s’en vient, l’été va être mouvementé […] J’espère que vous êtes prêts», a lancé au maire Marc Demers la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs en loisirs de la ville de Laval (STTLVL), Sandrine Dessureault, lors du conseil municipal du 7 mai.
Sans contrat de travail depuis le 1er janvier 2018, le Syndicat réclame un important rattrapage salarial, affirmant que la majorité de ses membres touchent un salaire en moyenne 25 % inférieur à celui versé pour un travail équivalant dans les 14 autres grandes municipalités au Québec.
«C’est honteux que le maire Demers ait une augmentation de 27 %, alors que la majorité de ses employés en loisirs sont sous-payés de 25 %», a pesté Mme Dessureault.
Par exemple, un sauveteur qui travaille dans une piscine extérieure gagne au dernier échelon 14,28 $ à Laval, alors qu’il gagnerait 18,50$ à la Ville de Montréal, illustre le STTLVL.
Pendant que des dizaines de manifestants se faisaient voir et entendre pour une deuxième fois en autant de mois devant l’hôtel de ville, la leader syndicale réitérait à l’administration Demers son message livré au mois de mars, à savoir accorder les mandats nécessaires à ses représentants pour faire débloquer les négociations qui, depuis un mois, se poursuivent en présence d’un conciliateur.
Moyens de pression
Pour faire avancer leurs demandes, les travailleurs syndiqués ont commencé à placarder les lieux de travail d’affiches et de collants de négociation.
«Nous avons un plan clair, notre équipe est motivée et les membres sont là. Nous avons tout ce dont nous avons besoin pour réussir à faire bouger la Ville», précisait par voie de communiqué au lendemain du conseil le vice-président syndical, Raphaël Lavoie. La veille, en entrevue au <@Ri>Courrier Laval<@$p>, il n’écartait pas un éventuel recours à la grève.
Cela dit, avec l’été qui approche, le Syndicat demeure «confiant de pouvoir parvenir à une entente à court terme», tout en rappelant qu’il fera le plein d’un millier de travailleurs au cours de la belle saison, ce qui aura pour effet de décupler la mobilisation de ses membres.
Première ligne
Durant son intervention à la période de questions citoyennes, Mme Dessureault a fait valoir le rôle des employés en loisirs qui assurent aux citoyens un service de «première ligne».
«Ce sont les personnes qui s’occupent de vos enfants pendant l’été dans les camps de jour et au [camp spécialisé] Campgourou, qui assurent votre sécurité dans les piscines l’été et l’hiver et qui vous accueillent dans les centres communautaires et [sur] les plateaux sportifs à l’année», a-t-elle expliqué, glissant au passage la présence de «moniteurs de camps de jour venus animer les enfants» hébergés avec leur famille dans les centres communautaires de la ville au plus fort des inondations.
Souci d’équité
Affirmant d’emblée qu’il ne négocierait pas sur la place publique, le maire Demers a rappelé à la leader syndicale le «souci de traiter tous nos employés équitablement».
«En ce qui a trait à mon augmentation de salaire, ça mérite certains éclaircissements» a tenu à souligner celui qui a vu ses émoluments bondir de 170 000 à 217 000 $ au 1er janvier 2018. Oui, j’ai eu des augmentations, mais qui n’ont rien coûté à Ville de Laval. Zéro.»
Cette hausse salariale de 47 000 $ par année provient, dit-il, des instances suprarégionales que sont la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et découle de la Loi 122, qui déplafonnait la rémunération des élus municipaux au Québec.
«Le déboursé pour Ville de Laval est toujours le même», a-t-il terminé, précisant que son salaire de base de 133 000 $ à titre de maire avait été majoré «de 2 % comme pour tous les élus».